05-05-2024 09:21 PM Jerusalem Timing

Les fidèles demandent au pape François "une révolution" dans l’Eglise

Les fidèles demandent au pape François

Au jour de l’intronisation du nouveau pape François, des appels retentissent pour un changement du rôle de l’église dans le monde

  
De nombreux fidèles, parmi les dizaines de milliers assistant mardi matin à la messe inaugurale du pape François, souhaitent qu'il mène "une révolution" dans une église "plus proche du peuple".
  
"C'est une grande émotion d'être ici. Le pontificat du pape François devrait être une grande révolution pour l'église, mais encore plus pour les gens pauvres d'Amérique Latine et du monde entier et j'espère un renouveau de l'église", a déclaré sœur Maria-Lourdes, 37 ans, du Salvador.
  
La foule a applaudi à tout rompre lorsque le souverain pontife, élevant la voix, a évoqué une Eglise qui doit "accueillir avec affection et tendresse l'humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits".
  
Une banderole géante proclamait: "Va et répare ma maison". C'est ce message que François d'Assise - dont le pape argentin a choisi le prénom - avait affirmé avoir reçu de Dieu concernant l'église.
  
De 150.000 à 200.000 fidèles assistaient à la messe, une affluence sans doute inférieure aux prévisions des organisateurs qui tablaient sur plusieurs centaines de milliers de présents.
  
Le pape a entamé la cérémonie en faisant un tour de la place Saint-Pierre debout dans sa voiture blanche, au milieu des fidèles, et signe des temps nouveaux de l'église catholique, il n'était protégé par aucune vitre pare-balles.
En revanche une bonne douzaine de membres de sa sécurité encadraient de près le véhicule pendant que le pape, souriant, saluait la foule.

 "Je m'attends à une vraie révolution chrétienne de sa part, au sens où il devrait remettre au goût du jour les vraies valeurs de l'église", dit pour sa part Jamaica, une jeune Italienne de 18 ans venue avec son compagnon.

Le premier pape latino-américain, qui a fait ses début sous le signe de la simplicité, suscite auprès de nombreux fidèles aussi le désir de voir une église "plus proche du peuple".
 
"Avec le pape François nous aurons une église plus proche du peuple et du monde moderne", a espéré Rodrigo Grajales, un prêtre colombien de 31 ans.

Pour la compatriote du pape, l'Argentine Susanna Montalvo de Tucuman, la messe "représente un moment de grâce car nous venons d'un continent où il y a beaucoup d'inégalités" et le pontificat de François est une source d'espoir pour les pauvres. 

Les fidèles et touristes avaient commencé à affluer dès 06H00 GMT, certains portant des tabourets pour suivre confortablement la messe, qui s'est déroulée en présence de centaines de dignitaires politiques et religieux du monde entier.

La place était couverte de drapeaux de différents pays flottant au vent, de l'Argentine natale du pape à la Croatie en passant par le Brésil, l'Allemagne ou la Pologne et les étendards des nombreuses paroisses italiennes.
  
Certains étaient là "un peu par hasard, ayant réservé le voyage à Rome depuis longtemps", comme un jeune couple Français, d'autres se photographiaient, sous un beau soleil, dans une atmosphère bon enfant.
  
"C'est un homme très simple, droit, il a même embrassé Cristina Kirchner", la présidente argentine qu'il a rencontrée mardi, "et il est très différent de l'autre", son prédécesseur Benoît XVI, a commenté Jose Maria, un étudiant vétérinaire de Cadiz, en Espagne.
  
Au milieu de la foule quelques étrangers, peu diserts, vendent des cartes postales avec la figure du pape François. Le prix? "A votre bon coeur", disent-ils avant de disparaître dans la foule.
  
Une tente médicale avait été montée sur un côté de la place Saint-Pierre et une trentaine de personnes, infirmières, médecins et psychologues "pour les pathologies dues au stress", étaient présentes sur les lieux en cas de besoin.

De sévères mesures de sécurité avaient été mises en place avec des centaines de policiers, de carabiniers, et de volontaires et membres de la protection civile.

Des maître chiens contrôlaient les ruelles adjacentes à la place Saint-Pierre ainsi que la grande Via della Conciliazione qui y mène depuis le Tibre, où une vedette des carabiniers patrouillait pendant la cérémonie.

Dans le ciel un hélicoptère veillait aussi.