19-05-2024 12:14 AM Jerusalem Timing

Nucléaire: l’Iranien Velayati veut rassurer les grandes puissances

Nucléaire: l’Iranien Velayati veut rassurer les grandes puissances

C’est l’avis de l’AFP.

Ali Akbar Velayati, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 juin en Iran, a tenté de rassurer la communauté internationale sur la nature pacifique du programme nucléaire de son pays, dans un entretien exclusif à l'AFP.
  
L'ex-chef de la diplomatie iranienne (1981-1997) a toutefois écarté tout changement de cap s'il était élu président, expliquant qu'il suivrait "exactement" les directives du guide suprême Ali Khamenei pour défendre le droit de l'Iran "à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique".
  
Le dossier nucléaire empoisonne depuis dix ans les relations entre l'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Allemagne) qui soupçonnent Téhéran, malgré ses démentis, de chercher à fabriquer la bombe atomique sous couvert d'un programme civil.
  
Le pays est sous le coup de plusieurs séries sanctions de l'ONU, renforcées par un embargo pétrolier et financier des Etats-Unis et de l'Union européenne qui a provoqué une grave crise économique.
  
"Notre guide suprême a dit que la religion (musulmane) interdit de fabriquer une bombe, nous avons répété que nous étions contre la fabrication d'armes nucléaires", a assuré M. Velayati, lors de cet entretien réalisé lundi à Téhéran, en marge de sa campagne électorale.
  
Il a qualifié de "slogans" les déclarations du président français François Hollande qui avait souligné "l'urgente, l'impérieuse nécessité d'empêcher l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire".
  
"Nous croyons que les armes atomiques doivent être supprimées et nous ne voulons pas en construire", a affirmé en février l'ayatollah Khamenei, qui répète depuis des années que l'arme nucléaire est "haram" (interdit par l'islam). Les dirigeants iraniens se réfèrent souvent à ces déclarations présentées comme un décret religieux (fatwa).
  
M. Velayati, 67 ans, est l'actuel conseiller pour les affaires internationales de l'ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions stratégiques de l'Iran, dont le nucléaire.
  
Parallèlement, l'Iran est engagé dans un bras de fer avec l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), pour qui le programme iranien présente des zones d'ombre inexpliquées.
 
"Nous avons tenté de répondre à toutes les questions posées (par l'AIEA) depuis plus de dix ans mais lorsque nous répondons, une nouvelle question nous est posée", a dit M. Velayati. "C'est un cercle vicieux dont nous devons nous libérer".
  
Le candidat conservateur a proposé, s'il était élu, d'avoir des discussions bilatérales avec certains membres du groupe 5+1 et de les élargir à des pays "influents sur la scène internationale", sans les mentionner. "Nous voulons parler avec les membres du 5+1 mais cela ne veut pas dire que nous parlerons avec tous".
  
L'Iran ne veut pas se "limiter au cadre des discussions officielles avec le 5+1" mais doit "trouver d'autres voies et moyens de discuter avec d'autres pays pour (pouvoir) parvenir à un accord", a dit M. Velayati, promettant de donner les détails de son plan s'il est élu.
  
Interrogé sur la diplomatie qu'il souhaiterait mettre en place, il a souligné qu'il suivrait "exactement les directives du guide. Il nous guidera stratégiquement mais en tant que président je devrai choisir la façon et les moyens de parvenir à ce but (accord avec le 5+1, ndlr)".
  
M. Velayati a rappelé le "droit (de l'Iran) à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique dans le cadre" du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire.
  
Sur le conflit syrien, il a dit qu'il chercherait à travailler avec la France pour tenter de le résoudre. "Mon offre, si je suis victorieux, c'est que l'Iran et la France s'assoient et discutent, travaillent ensemble pour résoudre politiquement la question".
  
L'Iran, soutien indéfectible du régime du président Bachar al-Assad, accuse les Occidentaux et certains pays arabes de financer et d'armer les rebelles. En retour, Téhéran est accusé de s'impliquer directement avec le mouvement chiite libanais Hezbollah aux côtés de l'armée syrienne.