12-05-2024 05:05 PM Jerusalem Timing

7 militants saoudiens condamnés à de lourdes peines pour des appels aux manifs

7 militants saoudiens condamnés à de lourdes peines pour des appels aux manifs

Ceux qui les organisent et y participent sont quant à eux exécutés sur place, sans jugement..

Abdel Hamid AlAmerSept cybermilitants saoudiens ont été condamnés à des peines de 5 à 10 ans de prison pour incitation à des manifestations, a indiqué dimanche Human Rights Watch (HRW) en appelant la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, présente dans la région, à dénoncer ces mesures.
  
Une cour pénale a condamné le 24 Juin les sept hommes  pour également  "atteinte à l'ordre public, en grande partie à travers Facebook", selon un communiqué de l'ONG. Les activistes avaient été arrêtés en septembre 2011 mais leur procès n'avait commencé que le 29 avril.
 
 "Le fait de jeter les gens en prison pour avoir posté des messages pacifiques sur Facebook envoie un message fort qu'il n'y a aucun moyen sûr pour s'exprimer en Arabie saoudite, même sur les réseaux sociaux", écrit Joe Stork, directeur adjoint de l'ONG pour le Moyen-Orient.
  
"Si l'UE ne soulève pas ces cas avec les autorités saoudiennes ce weekend, son silence ressemblera à une lâche complicité avec les violations des droits de l'Homme par un Etat autoritaire", a-t-il ajouté.
  

Mme Ashton participe à Manama à une réunion avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc politique et économique regroupant les six monarchies arabes (Arabie saoudite, Bahreïn, Oman, Emirats arabes unis, Qatar, Koweït).
  
"(...) la Cour n'a pas enquêté sur les allégations selon lesquelles des agents du renseignement les ont torturés pour signer des aveux", a déploré HRW. Ils ont tous été reconnus coupables d'avoir usé de Facebook pour "encourager des rassemblements non autorisés et la désobéissance au roi".
  
Abdelhamid al-Amer a écopé de la plus sévère peine (10 ans) sous l'accusation d'avoir été "le fondateur de deux groupes Facebook utilisés pour recruter" des sympathisants et "leur donner des conseils" pour l'organisation de manifestations, selon le communiqué.
  
Parmi ces groupes Facebook figurent "Les Hommes libres d'Al-Ahsa". Al-Ahsa est une région située dans la province Orientale où se concentre la minorité chiite du royaume et qui est victimes de violences sporadiques depuis 2011.
  
Mais il n'est pas clair si les condamnés sont de confession chiite.

L'Arabie, une monarchie absolue régie par le clan des Saoud depuis plus d'un siècle applique un régime despotique qui réprime toute forme d'opposition et refuse toute réforme politique en vue davantage de suffrage universel.

Des mensonges comme accusations

Cheikh Tawfik AlAmerParmi les condamnés figurent cheikh Tawfik AlAmer qui fait face à une deuxième condamnation, la première pour trois ans, et la seconde pour 4 ans.

Quant au chef d’accusations, cité par les medias saoudiens, il ne comporte que des mensonges, estime le site de l’opposition saoudienne AlAwwamiyya.

Ainsi, la justice saoudienne l’a accusé de blasphème contre le Gens de la Maison et des Compagnons du prophète et de les avoir taxés de Nawaceb (les ennemis des gens de la Maison du prophète). Elle lui impute aussi d’avoir porté atteinte à l’unité du pays et fustigé les gouvernants et incité les fidèles a des choses qui menacent la sécurité du pays. Le chef d’accusation cite aussi qu’il tient des propos confessionnels qui divisent le peuple saoudien.

En vérité, rapporte le site AlAwwamiyyé, cheikh AlAmer avait lors d’un prêché a la mosquée réclamé un changement politique en Arabie de la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle en tant que première démarche des réformes dans le pays. 

Tués sur le champ


Le 26 juin dernier, des dizaines de milliers de Saoudiens ont participé dans la localité de Khouwaldiyyé dans le Katif aux obsèques des deux jeunes martyrs abattus par les forces de l’ordre saoudiennes.

La manifestation a eu dans la colère, et des cris ( A mort le régime des Saoud) ont été entendus.

 

Ali AlMahrousAli AlMahrous, (19 ans)  originaire du Katif a été abattu le 21 juin, dans le village AlTobi, alors que les forces de l’ordre saoudien pourchassaient un autre jeune, qui était au volant d’une moto. Mahrouss se trouvait au volant de sa voiture, lorsqu’il a essuyé trois balles : deux a la tête et une à l’épaule. Un autre jeune a été écrasé.

Selon le site Chia Online, plus de 17 jeunes ont été tués dans cette région par les autorités saoudiennes depuis 2011, date de lancement des protestations en Arabie. 

Morsi AlRabehQuant à la seconde victime, Morsi Al-Rabeh, d’Awwamiyyé, il a été tué le lendemain le 22 juin dernier.

Des policiers saoudiens en tenue civile ont investi la localité sa localité et ont ouvert le feu contre de jeunes hommes  qui ornaient la rue plombant le centre médical à l’occasion de la célébration de  la naissance de l’Imam Mahdi. Morsi a été mortellement blessé. Il avait été inscrit par les autorités saoudiennes sur la liste des recherchés, après l’avoir accusé d’organiser et de participer à des manifestations pacifiques.