05-05-2024 03:14 AM Jerusalem Timing

Mamnooh Hussain, un homme d’affaires né en Inde, élu président du Pakistan

Mamnooh Hussain, un homme d’affaires né en Inde, élu président du Pakistan

"Il est aux antipodes de Asif Ali Zardari", estiment des analystes.

Mamnoon Hussain, élu mardi président du Pakistan, est un homme d'affaires né en Inde ayant fait fortune dans le textile et dont l'ancrage dans les milieux économiques pourrait être un atout afin relancer l'économie de ce géant plombé par une crise énergétique. 

Il  a été élu mardi président du Pakistan par un comité formé des députés et des sénateurs.

Héritier d'une entreprise de textile, Hussain s'est imposé dans les milieux d'affaires de Karachi, mégapole du sud du pays située sur la mer d'Arabie, où se sont établis les +mohajirs+, ces musulmans ayant fui l'Inde pour gagner le Pakistan depuis la partition en 1947.

   Cet homme d'affaires et militant de la Ligue musulmane (PML-N) de Nawaz Sharif, formation portée au pouvoir lors des législatives de mai, a été président de la Chambre de commerce de Karachi, la plus importante du pays, puis brièvement gouverneur de la province locale du Sind en 1999.

   "C'est une personne intègre et directe dont les amitiés sont fondées sur la sincérité et non l'utilité", confie à l'AFP Tariq Khaliq, ami de Mamnoon Hussain depuis un demi-siècle. "Il est profondément noble ce qui n'est pas le cas de tous les politiciens pakistanais traditionnels", réputés corrompus et avides de pouvoir, fait-il valoir.

   "Il est aux antipodes de (Asif Ali) Zardari", un homme politique aussi très proche des milieux d'affaires mais dont la réputation a été ternie par des allégations de corruption qui lui ont valu le sobriquet peu flatteur de "Monsieur 10%", en référence à des commissions qu'il aurait touchées sur des contrats publics.

Agé de 73 ans et réputé fidèle à son parti, "Mamnoon Hussain est un poids-léger en politique et c'est la raison pour laquelle Nawaz Sharif l'a choisi pour devenir le prochain président", estime l'analyste politique Hasan Askari.

   Le Premier ministre Sharif peut ainsi s'assurer que Mamnoon ne tentera pas de le court-circuiter et respectera la fonction présidentielle devenue essentiellement symbolique, souligne-t-il.

Hussain peut aussi s'avérer un atout dans le jeu du Premier ministre Sharif en raison de ses liens historiques dans la province du Sind, où la PML-N est absente du paysage politique, et, plus précisément chez les grands commerçants et industriels du port stratégique de Karachi.

Confronté à une crise énergétique à l'origine de coupures de courant pouvant atteindre 20 heures par jour dans certaines régions, et qui soutire à elle seule deux points de croissance du PIB par année, le Pakistan a besoin de redresser le cap, convient le Premier ministre Sharif.

   Mamnoon Hussain deviendra président du Pakistan après le mandat de Zardari qui se termine officiellement le 8 septembre.