03-05-2024 12:33 AM Jerusalem Timing

Afghanistan: un ancien sénateur rejoint les rangs des talibans

Afghanistan: un ancien sénateur rejoint les rangs des talibans

Dernièrement, Islamabad a libéré des dirigeants importants des talibans d’Afghanisatn

Un ancien sénateur d'une province du nord de l'Afghanistan a annoncé jeudi avoir rejoint les rangs des islamistes talibans, qui mènent une violente insurrection contre le pouvoir afghan et les forces de l'Otan.
  
"J'ai décidé de rejoindre les talibans après avoir été le témoin des crimes commis par les Américains et de la corruption qui règne au sein du gouvernement", a déclaré Qazi Abdul Hai, sénateur de la province de Sar-e Pol (nord) entre 2004 et 2008, dans un vidéo publiée sur un site internet des insurgés.
  
"J'ai la certitude que les Américains seront bientôt forcés de partir et que l'Emirat islamique sera au pouvoir en Afghanistan", ajoute-t-il, en faisant référence au nom utilisé par les talibans lorsqu'ils étaient à la tête du pays (1996-2001).
  
Le ralliement de l'ancien sénateur a été confirmé à l'AFP par plusieurs responsables locaux, selon qui Qazi Abdul Hai ne représente toutefois guère une menace.
  
"Il s'était rendu brièvement au Pakistan après le ramadan. C'est à partir de ce moment qu'on a entendu dire qu'il avait rejoint les talibans", a déclaré un sénateur de Sar-e Pol, Habib Rahman, précisant que M. Hai s'était retrouvé récemment dans une situation difficile.
  
"Comme il était sans travail, et qu'il a une grande famille, nous avions proposé au gouvernement de le nommer gouverneur de district. Nous pensions qu'il pourrait servir la communauté. C'est regrettable qu'il ait décidé de s'allier aux talibans", a-t-il dit.
  
Mohammad Alam Ezedyar, un haut responsable du sénat afghan, a estimé de son côté que M. Hai pourrait avoir agi non par conviction, mais par peur.
"Il n'aimait pas les talibans", a-t-il dit. "Il pourrait avoir fait ça pour se protéger des talibans, lui et sa famille", a-t-il avancé, évoquant une campagne d'assassinats menée par les rebelles contre des responsables locaux.
  
Chassés du pouvoir en 2001 dans la foulée des attentats du 11-Septembre, les talibans tiennent depuis tête au gouvernement afghan et à la Force internationale de l'Otan en Afghanistan (ISAF), dont la majorité des 87.000 soldats doivent quitter le pays d'ici à la fin 2014.