19-05-2024 09:18 PM Jerusalem Timing

Accord de Genève/Iran : l’AIEA pas encore prête à jouer son rôle

Accord de Genève/Iran : l’AIEA pas encore prête à jouer son rôle

L’Iran a invité les inspecteurs de l’agence à visiter le 8 décembre le site de production d’eau lourde d’Arak.

L'AIEA a reconnu jeudi ne pas être en mesure, faute de moyens, de remplir le rôle de contrôle accru des sites nucléaires iraniens qui lui est attribué dans l'accord conclu dimanche à Genève entre Téhéran et les grandes puissances.
  
"Nous devons étudier l'accord (...) Cela prendra du temps, car il s'agit d'une tâche plutôt compliquée (...) Je ne peux pas dire quand nous serons prêts", a dit le directeur général de l'Agence internationale de l'Energie atomique Yukiya Amano au cours d'une conférence de presse en marge de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui se déroule jusqu'à vendredi à Vienne.
  
"Cela requiert un montant significatif d'argent et (davantage) de main-d’œuvre (...) Le budget de l'AIEA est très très serré. Je ne pense pas que nous puissions couvrir l'ensemble (de ces tâches supplémentaires) avec notre propre budget", a-t-il poursuivi.
  
L'accord prévoit notamment des inspections sur une base quotidienne des sites sensibles d'enrichissement d'uranium à Natanz et Fordo, et du réacteur à eau lourde d'Arak.
"Nous reconnaissons que l'AIEA va jouer un rôle essentiel dans la vérification (de l'application) des mesures (contenues dans l'accord) et sommes prêt à soutenir pleinement cet effort", a déclaré à cet égard l'ambassadeur américain auprès de l'AIEA Joseph Macmanus, au nom des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne, plus l'Allemagne).
  
L'Iran a par ailleurs invité les inspecteurs de l'agence à visiter le 8 décembre le site de production d'eau lourde d'Arak, faisant ainsi "sa première proposition concrète" dans l'application d'un accord en six points conclu avec l'AIEA le 11 novembre, s'est félicité M. Amano, ajoutant que l'agence allait accepter l'offre.
  
Le réacteur à eau lourde d'Arak, que l'Iran envisageait de mettre en service vers la fin 2014, est au cœur des préoccupations des grandes puissances, car il offrirait à ce pays la possibilité d'obtenir du plutonium, une solution de remplacement de l'uranium enrichi pour fabriquer la bombe atomique.
  
Si l'AIEA a déjà régulièrement inspecté ce réacteur, elle n'a plus reçu de détails sur sa conception et son fonctionnement depuis 2006 et n'avait pas été autorisée à visiter le site de production d'eau lourde depuis août 2011.
  
L'Iran s'était engagé à ouvrir ce site aux inspecteurs de l'agence dans un premier accord en six points visant à "créer plus de confiance entre les deux parties". Cet accord technique prévoit également une visite à la mine d'uranium de Gachin et un engagement de l'Iran à donner des informations sur ses éventuels projets de nouveaux réacteurs nucléaires ou de sites d'enrichissement supplémentaires.