14-05-2024 01:04 AM Jerusalem Timing

Irak: le défi relevé: 20 millions chez l’Imam Hussein (photos)

Irak: le défi relevé: 20 millions chez l’Imam Hussein (photos)

Une délégation du Vatican s’est fait remarquer en marchant avec les pélerins marcheurs.

Du jamais vu depuis que la visite du petit-fils du prophète Mohammad (s), l’Imam Hussein (s) a été rétablie, après des années d’interdiction durant le règne de Saddam Hussein. Du jamais vu aussi dans l’histoire des Musulmans. Jamais une cérémonie religieuse n’a rassemblé autant de fidèles.

Les amoureux du prophète et des membres de sa famille ainsi que les autorités irakiennes ont relevé le défi cette année, d’autant plus que la célébration du 40ème de l'Imam Hussein ( 40 jours apres son martyre) intervient en une année qui a été la plus sanguinaire depuis le retrait des Américains, et où les wahhabites takfiris ont  juré de transformer cette commémoration du quarantième (40 jours après son martyre) en un bain de sang. 

En effet, plusieurs attaques ont eu lieu : deux d’entre elles le 17 décembre, via des voitures piégées à Mahmoudiyyé, au sud de Bagdad, et au cours desquelles 24 puis 8 pèlerins sont tombés en martyre. Ce jour même, des obus de mortier se sont abattus au cœur de la ville sainte et il y a eu un certain nombre de victimes, parmi les pèlerins.
Le jour suivant, le 18 décembre dernier, un kamikaze s’est fait exploser parmi des pèlerins marcheurs, (ceux qui se rendent à pieds des différentes  régions irakiennes vers la ville sainte de Karbala) à proximité de Baakouba , au nord-est Bagdad , tuant 5 fidèles. Le bilan aurait en principe du être bien plus important si un policier ne s’était sacrifié en enlaçant le kamikaze alors qu’ils se préparaient à se faire exploser. Une quatrième attaque a été perpétrée le 19 décembre, lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser dans une tente de repos dans la région de Dawra, au sud de la capitale, tuant 17 pèlerins piétons et blessant 21 autres.

Chiffres surprenants

Contrairement à toutes les attentes, et comme si ces attaques meurtrières ont eu un effet inverse, quelques 20 millions de fidèles sont venus cette année à Karbala, dont de trois millions  en provenance des différents pays islamiques.

Le premier pays à avoir envoyé des visiteurs est sans aucun doute le Tadjikistan, avec près de 600 mille. L’Iran vient en deuxième position, avec 400 mille, et le Pakistan, pays également ensanglanté par les attaques sanguinaires contre la communauté chiite, affiche aussi le même chiffre, tandis qu’un peu plus de 388 mille sont venus d’Afghanistan, plus  de 272 mille d’Azerbaïdjan et de 100 mille d’Inde. Les visiteurs venus des différents pays d’Europe occidentale sont de l’ordre de 600 mille, et ceux des pays scandinaves un peu plus que 124 mille. 

Le nombre des visiteurs venus du Bahreïn s’élève à plus de 109 mille, ceux de Turquie à plus de 80 mille et ceux du Liban à près de 50 mille.
Et quelques milliers sont venus des pays du Golfe, du Maghreb, et des pays d’Asie orientale. D’aucuns sont aussi venus d’Amérique latine.

Ces comptes diffusés par le Bureau médiatique des deux mausolées sacrés de Karbala ont été recueillis à partir des ministères irakiens du tourisme et du transport, lesquels relayaient les chiffres recensés dans les deux aéroports de Bagdad et de Najaf ainsi que les stations de bus.

Parmi les visiteurs cette année figurent plusieurs délégations officielles, dont une de  22 personnalités égyptiennes comprenant des adeptes des Ahl al-Beït (la sainte famille du prophète), ainsi qu’une délégation russe, et ce pour la première fois.

Et le Vatican

Mais la délégation qui s’est fait le plus remarquer a été celle du Vatican. En visite religieuse  pour  déposer des reliques du  pape Jean-Paul II, une délégation de l’Œuvre romaine pour les pèlerinages (OPR) a insisté pour participer à la marche husseïnite, dimanche dernier. En compagnie de religieux chrétiens, les membres de la délégation, dirigée par Monseigneur Liberio Adreata ont marché la distance d’un kilomètre à Nassiriyya.
«  C’est charmant que notre visite à la ville historique d’Or ait eu lieu au moment du voyage des Musulmans en Irak ... en chemin nous avons vu des visiteurs se diriger à pieds vers Karbala, et nous avons voulu être avec eux », a-t-il dit.

Enorme dispositif sanitaire et de sécurité

Un énorme dispositif sécuritaire formé de 40 milles policiers irakiens a été déployé dans la ville sainte de Karbala. Plusieurs terroristes ont été arrêtés alors qu’ils se préparaient à perpétrer des attaques. Un dépôt d’armements renfermant des engins explosifs dans des extincteurs ont été découverts dans la région al-Oubaïda au sud de la capitale. Ils étaient destinés à être tirés sur les pèlerins, sur le chemin de retour de Karbala.

Un dispositif sanitaire et d’assistance a aussi été mis en place pour servir les pèlerins, surtout les marcheurs. Des tentes de repos, où la nourriture est distribuée gratuitement,  des dispensaires et des hôpitaux de fortunes offrant également des services médicaux gratuits ont été aménagés tout au long des routes menant vers Karbala.

Les pèlerins étrangers racontent comment les habitants de cette ville se mobilisent eux aussi pour les accueillir en leur ouvrant leurs maisons, en toute hospitalité, parce qu’ils s’estiment être les hôtes de l’Imam Hussein.
le Bahreïn à Karbala

Des larmes pour la cause bahreïnie et saoudienne

Selon notre correspondante en Irak, la cause bahreïnie s’est fortement manifestée lundi dans le mausolée d’al-Abbas, (le frère de l’Imam Hussein), lorsque une foule de femmes et d’hommes sont entrés couverts de linceuls de la tête jusqu’aux pieds. C’est alors que des cris se sont élevées parmi les visiteurs : «  à bas Hamad », « Nos femmes sont dans les prisons, quelle honte. Notre armée tue notre peuple, quelle honte », s’écriaient-ils. D’aucuns ont même lancé des slogans hostiles à l’Arabie Saoudite.
 

Notre correspondante assure que les participants à cette manifestation n'ont pu s'empêcher de verser des larmes.

Il en fut ainsi lundi soir aussi: une exposition de photos sur le Bahreïn a été organisée illustrant la répression infligée au peuple bahreïni, les violations des lieux des cultes, les martyrs.... Un coin de l’exposition a été réservé aux martyrs d’al-Qatif en Arabie saoudite.