28-04-2024 10:30 PM Jerusalem Timing

Le mufti d’Arabie: lapsus ou "parole manquée" ?

Le mufti d’Arabie: lapsus ou

Lorsque la plus haute référence du Wahhabisme taxe les Musulmans chiites de non musulmans et les Juifs israéliens de Musulmans

Taxer les Musulmans chiites de non musulmans, n’est en soi pas une nouveauté chez la secte des Wahhabites, religion d’Etat en Arabie saoudite, et qui apostasie de nombreuses écoles islamiques.

Mais qualifier les Juifs israéliens de Musulmans ne saurait passer inaperçu. Quand bien même il s’agirait d’un lapsus, il ne peut que refléter la niaiserie de la plus haute référence du Wahhabisme qui se croit à la pointe des écoles islamiques.

Mais pourquoi ne s’agirait-il pas d’une "parole manquée", désignant une révélation involontaire  de ce qu’a longtemps été un secret soigneusement caché sur les dessous de cette secte et les relations saoudo-sionistes qui en découlent. D’aucuns attribuent aux Saoud une descendance à certains groupes juifs, violemment hostiles aux Musulmans et à l’Islam et qui se sont convertis à l’Islam pour mieux le déformer et le miner de l’intérieur ! Alors que leurs liens avec le colonialisme britannique ne sont une secret pour personne!

Dans les faits, et durant une émission télévisée intitulée « Avec son éminence le mufti », diffusée sur la chaine de télévision saoudienne « Majed », et reprise par le site de la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam,  un téléspectateur qui se dit originaire du Liban, quoique son accent arabe est fortement saoudien lui indique « avoir aidé les Rafidîtes (termes péjoratifs utilisé par les Wahhabites et les Takfiris pour désigner les musulmans chiites adeptes des Gens de la sainte Famille du prophète Mohammad –s-) du Hezbollah durant la guerre de juillet 2006 contre Israël. Sa question consistait à s’enquérir si son action-ci lui est reprochable ou pardonnable par Dieu, sachant que son intention était de combattre contre Israël.

« S’il l’a fait par ignorance, espérons que Dieu lui pardonnera, car il n’est pas permis d’aider les non-musulmans contre les Musulmans. Espérons que Dieu lui pardonnera », a alors balbutié le grand mufti d’Arabie.

Dans une première lecture, on peut supposer qu’il a mal compris, et qu'il a commis un lapsus dans lequel il  a confondu entre Israël et la Syrie, entre les Israéliens et les Syriens.

Ce qui en soi relève d’une stupidité inadmissible pour une personnalité de son rang qui s’érige en guide pour tous les Musulmans dans leur totalité et leurs diversités.

Elle est d’autant plus intolérable que l’animateur saoudien de l’émission avait, avant de lui donner la parole, demandé au questionneur « s’il a depuis retrouvé sa raison et s’est repenti à Dieu de cette assistance des Rafidîtes qui ont prétendu combattre contre Israël », d’après ses propres termes.

Mais on peut aussi supposer aussi qu’il s’agit d’une "parole manquée", qui cache derrière elle la véritable conviction de cette secte, ramenant à sa compassion pour les Sionistes. Surtout que l’Arabie entretient avec Israël une relation plutôt mitigée. Dans leur comparaison entre Chiites et Israéliens, d’aucuns prédicateurs wahhabites n’ont pas caché  leur préférence à ces derniers. On constate aussi que jamais le Wahhabisme n’a enfiévré les esprits contre le régime sioniste, depuis son implantation dans la région, comme il le fait contre les pays arabes et musulmans.

Gardons à l’esprit son aversion pour le Nassérisme égyptien le siècle dernier et ses efforts pour l’avorter,  et sa lutte acharnée aujourd’hui contre le pouvoir syrien, sans oublier sa haine affichée contre la République islamique en Iran depuis la victoire de sa révolution.

Etrangement, chaque fois qu’un pouvoir de la région est farouchement anti sioniste, Riad se charge de le décharger !
Tout en veillant à ne jamais l’avouer ouvertement, et affichant toujours d’autres raisons-écran.

Contre Nasser, elle a stigmatisé son nationalisme « pas correctement islamique ». Contre l’Iran, elle affiche une appréhension de son programme nucléaire et de ses ambitions régionales. Contre la Syrie, elle reproche ses manquements aux principes démocratiques.

Pourtant, l’Arabie se permet tout ce qu’elle reproche aux autres, et plus encore. Ces temps-ci, ce sont ses adeptes qui massacrent sans discernement des Musulmans, civils et militaires partout dans le monde musulman.

De nos jours, soupçonner les intentions de cette secte et de son royaume est plus que jamais recommandé!