28-04-2024 06:52 AM Jerusalem Timing

Turquie: la justice referme l’un des dossiers de corruption touchant le régime

Turquie: la justice referme l’un des dossiers de corruption touchant le régime

Une trentaine de personnes sont soupçonnées dans ces deux affaires, dont les fils de deux autres anciens ministres.

La justice turque a classé sans suite une des trois enquêtes de corruption ouvertes en décembre contre des proches du régime islamo-conservateur turc et prononcé un non-lieu pour 60 suspects, dont le fils d'un ex-ministre, a rapporté vendredi la presse.
   
Le procureur d'Istanbul en charge du dossier a considéré qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour poursuivre ces personnalités, accusées de malversations dans le cadre de marchés immobiliers gérés par la puissante agence publique du logement (Toki), a précisé l'agence de presse Dogan.
   
Parmi les suspects figuraient un magnat de l'immobilier, Ali Agaoglu, et le fils de l'ancien ministre de l'Environnement, Oguz Bayraktar.
Ces personnes avaient été interpellées mi-décembre, dans le cadre d'un vaste coup de filet anticorruption qui a provoqué la démission de trois ministres et éclaboussé l'ensemble du gouvernement, y compris le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
   
Deux autres enquêtes sont toujours en cours, l'une sur un trafic illicite d'or vers l'Iran opéré par l'homme d'affaires irano-azerbaïdjanais de nationalité turque Reza Zarrab, l'autre sur des malversations dans des marchés publics dans le district stambouliote de Fatih, un fief du parti au pouvoir.
   
Une trentaine de personnes sont soupçonnées dans ces deux affaires, dont les fils de deux autres anciens ministres.
   
M. Erdogan accuse la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'avoir fabriqué de toutes pièces ces accusations dans le cadre d'un complot destiné à lui nuire. Il a procédé à de vastes purges dans la police et la magistrature, où l'organisation de M. Gülen est réputée très influente.
   
Le Haut conseil des juges et procureurs (HSKY) a par ailleurs ordonné une enquête administrative concernant trois procureurs et un juge qui avaient initié les enquêtes avant d'en être mis à l'écart, ont également rapporté vendredi les médias turcs.
   
Parmi ces magistrats figure Zekeriya oz, un ancien procureur de haut rang à Istanbul qui avait ordonné le placement en garde à vue de plusieurs personnalités proches du régime, avant d'être lui aussi muté, selon l'agence Dogan.
 
 L'opposition parlementaire a dénoncé cette vague sans précédent de sanctions comme une volonté d'étouffer les enquêtes.
   "Le dénouement de ces enquêtes ne sera pas celui souhaité par l'opinion publique", a déploré vendredi le chef du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu.
   
Malgré ce scandale inédit, le parti de M. Erdogan a remporté haut la main les élections municipales du 30 mars. Le Premier ministre envisage à présent sa candidature à l'élection présidentielle du mois d'août prochain.
Cette candidature devrait être annoncée courant mai.