16-05-2024 03:20 AM Jerusalem Timing

Washington "s’engage" à ne plus recourir aux vaccinations pour espionner

Washington

La CIA avait cherché à confirmer la présence d’Oussama ben Laden au Pakistan en prélevant de l’ADN lors d’une fausse campagne contre l’hépatite.

Les Etats-Unis ont pris l'engagement de ne plus avoir recours au subterfuge de campagnes de vaccination à des fins d'espionnage, a prétendu lundi la Maison Blanche, alors que ce moyen avait été utilisé pour tenter de localiser Oussama ben Laden.

Le directeur de la centrale américaine du renseignement (CIA) John Brennan a décidé en août 2013 que "la CIA n'utilisera pas les programmes de vaccination à des fins opérationnelles" d'espionnage, a indiqué une porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden, cité par l'AFP.

En outre, la CIA "ne cherchera pas à obtenir ou exploiter de l'ADN ou d'autres éléments génétiques acquis lors de tels programmes", a précisé Mme Hayden à l'AFP, en soulignant que "cette politique s'applique dans le monde entier, aux Américains comme aux non-Américains".

Cette révélation intervient alors que les campagnes de vaccination au Pakistan et en Afghanistan ont été visées par des insurgés qui les soupçonnent de couvrir des opérations d'espionnage.

De fait, la CIA avait cherché à confirmer la présence d'Oussama ben Laden au Pakistan en prélevant de l'ADN lors d'une fausse campagne contre l'hépatite.

L'agence d'espionnage avait recruté un médecin pakistanais à cet effet.

Le maître d'Al-Qaïda avait été tué en mai 2011 lors d'un raid de commandos américains contre la maison fortifiée de la ville d'Abbottabad, où il se cachait.

Depuis un an et demi, des groupes armés multiplient les attaques meurtrières (56 morts depuis décembre 2012) contre les campagnes de vaccination au Pakistan, pays touché par une grave épidémie de polio pour laquelle l'organisation mondiale de la santé a décrété un état "d'urgence de santé publique de portée globale".

Les efforts pour éradiquer cette maladie au Pakistan sont également freinés par l'opposition de communautés conservatrices qui soupçonnent les vaccinateurs d'être des espions à la solde des puissances occidentales.