05-05-2024 09:35 PM Jerusalem Timing

Dar el-Fatwa rejette tout abandon du TSL

Dar el-Fatwa rejette tout abandon du TSL

Les assises sunnites élargies tenues hier à Dar el-Fatwa - les premières depuis près de trente ans - ont implicitement mandaté le Premier ministre désigné, Nagib Mikati,mais en plébiscitant une vision très haririenne et quator


Une réunion commune à Dar el Fatwa a eu lieu jeudi sur l'invitation du mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani en présence du président sortant Saad Hariri, du Premier ministre désigné Najib Mikati, du président Fouad Siniora, des députés sunnites et du Conseil des Muftis. Omar Karamé a boycotté la réunion, alors que Salim Hoss et Rachid Solh s'y sont absentés pour des raisons de santé.
 

A l’issue de cette réunion, un communiqué a été publié: les participants ont mis l'accent sur "l'instabilité politique et sur les conditions de vie des citoyens les six dernières années, depuis l'assassinat du Président martyr Rafik Hariri".


A noter  l'absence, dans le passage consacré au conflit avec Israël, de toute mention de l'action de la  résistance islamique.

Le reste du texte est un plaidoyer pour les constantes du 14 Mars, et en particulier le tribunal international, et un réquisitoire contre les armes du Hezbollah et les pratiques politiques du 8 Mars tout au long de ces dernières années.


Seuls deux participants aux assises, les députés Kassem Hachem (Baas prosyrien) et Walid Succariyé (bloc du Hezbollah), ont formellement protesté contre le communiqué.

M. Hariri devait par la suite offrir un banquet à sa résidence du centre-ville en l'honneur de tous les participants. M. Mikati, Mohammad Safadi et Ahmad Karamé, s'y sont rendus, ce qui a fait dire à des observateurs que, sur le plan personnel au moins, la glace a été rompue entre le Premier ministre sortant et son successeur.

Les principales idées du communiqué :


1- Au niveau de l'Etat:  Les Libanais se sont unis, indépendamment de leur communauté et de leur confession, pour l'instauration d'un Etat qui préserve la patrie, qui prend en considération les relations ainsi que la participation réelle et juste entre les composantes du pays, à travers un régime démocratique garantissant la multitude au sein de l'union.
 Le régime national démocratique ne trouve pas des horizons adéquats pour se réaliser avec l'augmentation des ambitions des communautés et les intérêts personnels des forces de l'hégémonie qui ont soumis aux autres  leur logique politique dans à tarvers des infractions à la Constitution ou à l'ordre publique, soit en les contournant ou par la force des armes.


2 - Au niveau de la coexistence nationale,  elle était et est toujours la base sur laquelle le Liban a été fondé malgré toutes les difficultés internes et externes.

3 - Au niveau des composantes nationales du régime ,  il a instauré un partenariat: le président de la République est toujours chrétien maronite, le président de la Chambre des députés est musulman chiite tandis que le président musulman sunnite du Conseil des ministres était nommé avant et après l'accord de Taef. Le Premier ministre en tant que chef de l'exécutif, est le seul à être questionné sur ses pouvoirs.


4 - Au niveau de la tolérance et de la justice : les tragédies qui ont détruit la vie politique ne sont pas oubliées, le Liban ne peut en être libéré et la paix ne saura régner qu'avec la liberté d'opinion et la justice. Des protagonistes libanais ont été assassinés, tels que le président Rashid Karamé, le mufti Hassan Khaled et ensuite la tempête des assassinats s'est déclenchée par l'attentat contre le président martyr Rafik Hariri et les crimes qui s'en sont ensuivis. Ceci a mené les Libanais à s'attacher à la présence du TSL pour réaliser la justice.


5 - Au niveau de l'Etat libanais unique : Les musulmans et les chrétiens se sont mis d'accord sur un partenariat national.


6 - Au niveau de la cause palestinienne: elle est la cause prioritaire et principale des Arabes. Les musulmans, les autres Libanais et Arabes ont lutté, côte à côte avec les Palestiniens pour se libérer du joug israélien et pour leur droit au retour ainsi que pour l'édification de l'Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem.

7 - Au niveau des relations avec la Syrie : "Nous estimons que des liens sûrs avec la Syrie sont une partie intégrale de notre identité arabe et ce selon le document d'entente nationale. Nos relations fraternelles qui ont été altérées ces dernières années, ont pour but de remplir les engagements entre deux pays frères.


8- Au niveau de la légitimité internationale : les Libanais et les musulmans sont attachés aux relations ouvertes avec la communauté internationale à la lumière des chartes des Nations Unies et des principes de non alignement sans entrer dans les méandres des politiques des alliés et des axes régionaux et internationaux qui étaient les raisons de discordes et de divisions interne et arabe.


9 - Au niveau des événements actuels : la chute du gouvernement d'union nationale ainsi que tout éventuel renoncement du prochain Cabinet aux engagements du Liban envers le TSL donnera un sentiment de provocation et d'injustice aux familles des martyrs et à la majorité des Libanais ; ceci contredit les principes les plus élémentaires des droits de l'homme et de la citoyenneté.

Les participants ont également appelé le président désigné à une clairvoyance dans ses positions selon les constantes nationales et à les respecter.