28-04-2024 05:14 PM Jerusalem Timing

Destruction par Israël d’un réseau électrique/ Cisjordanie: La Belgique proteste

Destruction par Israël d’un réseau électrique/ Cisjordanie: La Belgique proteste

Les forces d’occupation ont abattu 70 poteaux électriques alimentant un petit village palestinien. L’UE condamne et met en garde "Israël".

La Belgique a protesté jeudi contre la destruction par l'armée d’occupation israélienne d'un réseau de transport d'électricité en Cisjordanie qui avait été en partie financé par des fonds belges.

"Nous condamnons cette destruction", a déclaré à la télévision belge le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, qui a convoqué jeudi l'ambassadeur israélien en Belgique pour "demander une indemnisation".

"Cette destruction d'un projet humanitaire a un impact direct sur les habitants concernés, compliquant leur accès à l'eau et leurs activités économiques, et est donc contraire au droit international humanitaire. Ce geste est d'autant plus regrettable que la Belgique avait effectué plusieurs démarches auprès des autorités israéliennes pour éviter cette démolition", a-t-il précisé dans le communiqué.

Selon l'ONG Oxfam, l'armée d’occupation israélienne a détruit lundi 70 pylônes et 4,5 kilomètres de câbles qui alimentaient en électricité le village de Khirbet al-Tawil, près de la ville d'Aqraba en Cisjordanie. Les dommages sont évalués à 55.000 euros.

"Les poteaux ont ensuite été coupés en tronçons pour éviter qu'ils ne soient réutilisés. Depuis, tout le village est sans électricité", a expliqué le chef du village, Bassam Akher, cité par Oxfam dans un communiqué.

Ce village de 250 habitants "fait partie de la zone C (60% de la Cisjordanie), où des infrastructures palestiniennes sont régulièrement détruites sous la pression des colonies israéliennes qui s'étendent", a affirmé l'ONG.

Le réseau électrique avait été construit en 2007 grâce à des fonds de la Coopération technique belge (CTB). « Israël » avait ordonné sa destruction dès 2008, selon Oxfam.

"D'autres projets de coopération de nos partenaires européens ou de la Commission européenne ont été touchés par des actes de même nature, ou sont menacés de l'être. La Belgique a l'intention de discuter au niveau européen de la question des compensations qui doivent être versées par Israël dans pareil cas. La Belgique cherchera aussi à obtenir des assurances d'Israël pour que ces destructions ne se reproduisent plus", a assuré M. Reynders.

L’UE condamne et met en garde « Israël »

Entre-temps, l'Union européenne a condamné vendredi la construction de nouveaux logements dans un quartier de Jérusalem-Est, prévenant que l'avenir de ses relations avec « Israël » dépendra de son engagement pour la paix.

"C'est un nouveau pas très préjudiciable qui sape la perspective d'une solution des deux Etats et fait douter de l'engagement d'Israël en faveur d'une solution pacifique et négociée avec les Palestiniens", a estimé le service diplomatique de l'UE dans un communiqué.

Une solution au conflit ne pourra être trouvée "que si les parties s'abstiennent d'actions unilatérales qui changent la situation sur le terrain", a-t-il insisté, rappelant que "l'UE ne reconnaîtra pas de changements aux frontières d'avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, sauf si les deux parties y consentent".

"Nous soulignons que l'avenir des relations entre l'UE et Israël dépendra de l'engagement de ce dernier pour une paix durable et une solution comprenant deux Etats", a-t-il ajouté.

200.000 Israéliens vivent au côté de 306.000 Palestiniens à Jérusalem-Est occupée, selon la municipalité israélienne de la ville.

L’Italie condamne les projets de colonisations à Jérusalem

Jeudi, l'Italie a jugé que le projet israélien de construction de 2.610 nouveaux logements dans la colonie de Givat Hamatos, à Jérusalem-est, est "en contradiction avec la volonté, plusieurs fois réaffirmée par le gouvernement israélien, d'arriver à la paix à travers la solution de deux Etats".

La mesure annoncée rendrait en outre plus difficile un accord "prévoyant Jérusalem comme capitale des deux Etats" et sera "un obstacle aux efforts entrepris pour parvenir à une solution définitive d'un conflit qui a déjà conditionné, si ce n'est brisé, la vie de trop de générations", prédit dans un communiqué le ministère italien des Affaires étrangères.

L'Italie "lance un appel au gouvernement israélien pour qu'il revienne sur sa décision".

Le plan de construction a reçu un accord final la semaine passée avec la publication légale du projet dans la presse, a rapporté l'organisation opposée à la colonisation "La Paix maintenant".