05-05-2024 06:16 PM Jerusalem Timing

Tunisie: le Parlement élit un ancien ministre de Bourguiba à sa tête

Tunisie: le Parlement élit un ancien ministre de Bourguiba à sa tête

Mohammed Ennaceur est un proche de Béji Caïd Essebsi, chef de Nidaa Tounès.

Le Parlement tunisien a choisi jeudi comme son président Mohammed Ennaceur, 80 ans, un ancien ministre du père de l'indépendance Habib Bourguiba issu du parti Nidaa Tounès.

M. Ennaceur, seul candidat, a reçu les voix de 174 élus sur les 214 présents, annoncé le président de la séance, Ali Ben Salem.

Les députés doivent encore élire deux vice-présidents de l'Assemblée des représentants du peuple, postes pour lesquels sont notamment en lice Abdelfattah Mourou, l'un des fondateurs du parti Ennahda, et Mbarka Brahmi, la veuve de Mohamed Brahmi, député de gauche assassiné en 2013 par des takfiristes, provoquant une profonde crise politique.

Le vote aurait dû avoir lieu mardi, lors de la première réunion du Parlement, mais il avait été repoussé faute d'accord sur un candidat susceptible d'obtenir la majorité absolue des votes des députés.

Mohamed Ennaceur est vice-président de Nidaa Tounès et un ancien ministre des Affaires sociales de Bourguiba. Il s'agit d'un proche de Béji Caïd Essebsi, 88 ans, chef de Nidaa Tounès et favori du deuxième tour de la présidentielle prévu en décembre face au président sortant Moncef Marzouki.

Sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, qui a renversé Bourguiba,  M. Ennaceur quitte le devant de la scène politique sans pour autant rompre et devient le représentant de la Tunisie auprès des institutions des Nations unies à Genève.

Après la révolution de janvier 2011, il retrouve le portefeuille des affaires sociales dans le gouvernement de M. Caïd Essebsi qui organisa les élections de l'Assemblée nationale constituante (ANC) remportées par Ennahda.

Elu le 26 octobre, l'Assemblée des représentants du peuple est dominée par Nidaa Tounès (86 élus) devant Ennahda (69 députés). Mais des tractations sont cependant nécessaires pour la formation d'une majorité stable afin de former un gouvernement.

La transition post-révolutionnaire doit s'achever cette année avec l'élection d'un chef de l'Etat courant décembre. La date du scrutin n'a pas encore été fixée, la justice examinant encore des recours déposés après le premier tour de la présidentielle le 23 novembre.

Les deux finalistes se sont invectivés par médias interposés depuis le premier tour.

M. Caïd Essebsi a pointé du doigt le président sortant, élu en 2011 par la Constituante avec l'appui d'Ennahda, l'accusant de courtiser les takfiristes.

M. Marzouki considère son concurrent comme le représentant du régime déchu, celui-ci ayant servi comme ministre sous le régime de Habib Bourguiba puis au début des années 1990 comme président du Parlement de Ben Ali.