28-04-2024 11:30 AM Jerusalem Timing

Charlie Hebdo : manifestations anti-caricatures dans le monde musulman

Charlie Hebdo : manifestations anti-caricatures  dans le monde musulman

"La France nous a aidés, c\’est vrai. Mais elle n’a pas le droit de mépriser ma religion"

Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays musulmans après la prière du vendredi contre la publication par Charlie Hebdo d'un dessin représentant le prophète Mohammad (P), des protestations émaillées de violences au Pakistan.
   
A Karachi (sud du Pakistan), des prostestataires se sont confrontés à la police lorsqu'ils ont tenté de s'approcher du consulat de France et un photographe pakistanais de l'Agence France-Presse (AFP) a été grièvement blessé.
   

A Nouakchott et Dakar, un drapeau français a été brûlé. S'adressant à la foule de plusieurs milliers de personnes, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a condamné à la fois le "terrorisme" et les "viles caricatures".
   
A Dakar, un millier de personnes ont scandé des slogans à la gloire du prophète Mahomet et contre Charlie Hebdo.
   
Au Mali, plusieurs milliers de personnes ont dénoncé un "affront à l'islam" alors que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, alias IBK, a manifesté dimanche à Paris aux côtés de François Hollande lors de la "marche républicaine" de plus d'un million de personnes sous le slogan "Je suis Charlie".
   
"IBK est Charlie, je ne suis pas Charlie", "L'islam victime du terrorisme international", "Le prophète ne doit pas être caricaturé", étaient les slogans scandés dans la foule.
   
"La France nous a aidés, c'est vrai. Mais elle n'a pas le droit de mépriser ma religion", a déclaré Almahoud Touré, 36 ans, faisant allusion à l'engagement militaire de la France au Mali depuis janvier 2013 pour chasser des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
 
A Alger, 2.000 à 3.000 manifestants se sont rassemblés, selon un journaliste de l'AFP. Détournant le slogan "Je suis Charlie", certains
scandaient "Nous sommes tous des Mahomet" ou encore "Je suis Kouachi", du nom des frères Kouachi, les jihadistes ayant attaqué le journal satirique français.
   
Des affrontements ont éclaté quand des manifestants ont tenté de forcer un cordon de policiers armés de matraques qui protégeaient le siège de l'Assemblée nationale. Plusieurs interpellations ont eu lieu.
   

A Amman, 2.500 manifestants ont défilé brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire "l'atteinte au grand Prophète relève du terrorisme mondial".
   

Le roi Abdallah II de Jordanie, qui avait participé dimanche à la marche de Paris, a qualifié jeudi Charlie Hebdo d'"irresponsable et d'inconscient".


A Tunis, des fidèles ont quitté la mosquée el-Fath pour signifier leur désaccord avec un imam, ancien ministre des Affaires religieuses. "Nous sommes contre toute atteinte à notre Prophète mais cela n'est pas une excuse pour tuer les gens," prêchait-il, à quoi ils ont rétorqué que les journalistes de Charlie Hebdo "méritaient d'être tués".
   
A Khartoum, plusieurs centaines de fidèles ont brièvement manifesté après la prière, réclamant des excuses du gouvernement français.
   
L'Union mondiale des oulémas, dont le siège est au Qatar et qui est dirigée par le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans, a appelé à des "manifestations pacifiques" et critiqué le "silence honteux" de la communauté internationale sur cette "insulte aux religions".
   
Les autorités de ce pays, qui avaient fermement dénoncé l'attentat contre Charlie Hebdo, ont "condamné la nouvelle publication de dessins offensants", soulignant que cela alimentait "la haine et la colère".
   
En Iran, une manifestation de protestation prévue samedi par des étudiants islamistes a été annulée sans raison officielle.
   
Selon l'agence de presse Fars, les organisateurs ont toutefois annoncé que le rassemblement aurait lieu lundi devant l'ambassade de France à Téhéran, sous réserve d'obtenir l'aval des autorités.
   
En Syrie, des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans les zones contrôlées par les rebelles et les takfiristes en demandant à ce que s'arrête "l'offense au sentiment religieux", selon une ONG syrienne.
 

 

Avec l'AFP