27-04-2024 09:23 AM Jerusalem Timing

Bahrein: 23 jours d’ébullition populaire .. au péril du régime

Bahrein:  23 jours d’ébullition populaire .. au péril du régime

Le régime des alKhalifa met de l’huile sur le feu en condamnant Nabil Rajab à six mois de prison pour des tweets..

23 jours se sont écoulés depuis l'arrestation du secrétaire général d'alWefaq , Cheikh Ali Salman, et les protestations populaires se poursuivent et se répandent dans différentes régions du Bahreïn , a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam .

Les  manifestations se sont intensifiées encore plus Lundi et ce mardi suite à la décision du procureur générale du royaume de transférer le dossier du chef de l’opposition bahreïnie, cheikh Ali Salman à la cour pénale où il sera jugé pour tentative de «changement du régime par la force, les menaces et des moyens illégaux».

Parmi les autres accusations retenues contre Salman figurent «l'incitation de ne pas obéir et l'incitation à la haine contre une partie de la population, ce qui est de nature à troubler l'ordre public».

Dans le détail, seraient visés des propos qu’il aurait tenus lors du congrès du Wefaq et dans un entretien télévisé.

Dimanche, Human Rights Watch a dit avoir étudié trois de ses discours et n'y avoir rien trouvé qui puisse justifier ces poursuites.


De son côté, le procureur général a affirmé que ces charges avaient été retenues contre le cheikh après une enquête approfondie de ses services. Et assuré qu’il avait traité dans le respect du droit tout au long de la procédure.

Selon le site Miraat alBahreïn, cité par alAlam,   des oulémas, des personnalités, des intellectuels et les  pères des martyrs, des militants et des masses de citoyens, ont participé aux manifestations, brandissant les drapeaux de Bahreïn mais les forces armées du régime ont sévèrement réprimé les  manifestants, blessant neuf grièvement.   

Pour sa part, la défense de Salman a confirmé que « le ministère public n'a pas respecté les droits de son client notamment le droit  de vérifier les rapports de l'enquête pour préparer sa défense ».

Dans la capitale américaine, Washington des résidents bahreinis ont organisé un sit-in en  solidarité avec Cheikh Ali Salman, en face de la Maison Blanche.

Le chef de l'Organisation alHadi, M. Hamid al-Araji, qui a orgnaisé ce sit-in, a affirmé  que « la victoire du peuple bahreïni est inévitable ,  ni le terrorisme ni la répression ne décourageront les Bahreïnis à poursuivre leurs revendications ».

Selon le directeur de l’organisation Human Rights First , Brian Dooley,  «Viser Ali Salman est un geste dangereux dans une situation déjà explosive», soulignant que «la dernière chose dont Bahreïn a besoin est d’attiser de nouvelles tensions . Après près de quatre années de troubles politiques constants, il est temps de mettre en place des négociations ouvertes dans une atmosphère de calme. La détention d’Ali Salman ne va pas dans ce sens.»

Et de dénoncer l’emprisonnement «d’autres personnalités de l’opposition détenues depuis 2011» et «l'échec des réformes du gouvernement de Bahreïn depuis les manifestations pro-démocratiques qui ont éclaté en février 2011.» 



Le régime des alKhalifa met de l’huile sur le feu : Nabil Rajab, six mois de prison
 
 Le célèbre militant bahreïni des droits de l'Homme Nabil Rajab a été condamné mardi à six mois de prison pour "atteinte aux institutions" via des tweets.
   
Le militant, était poursuivi pour des tweets jugés insultants envers les autorités du royaume.
   
"De nombreux Bahreïnis qui ont rejoint le terrorisme et l'EI (le groupe jihadiste Etat islamique) viennent des institutions sécuritaires, et ces institutions ont été le premier incubateur idéologique", avait notamment écrit M. Rajab.
   
Des organisations de défense des droits de l'Homme avaient demandé mi-janvier aux alliés occidentaux de Bahreïn de faire pression sur le royaume pour qu'il abandonne les poursuites contre le militant.

Le petit royaume (1,3 million d'habitants) est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation qui réclame à la dynastie des Al-Khalifa une vraie monarchie constitutionnelle.

 M. Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'Homme, il avait été libéré en mai après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations non autorisées.