29-04-2024 04:59 PM Jerusalem Timing

Yémen: le Pakistan "pas pressé" de décider de sa participation à la coalition

Yémen: le Pakistan

Ryad a demandé des "avions", des "navires de guerre" et des "troupes" à son allié pakistanais dans le cadre du conflit au Yémen.

Le Pakistan "n'est pas pressé" de se prononcer sur la demande de l'Arabie saoudite de se joindre à sa coalition qui bombarde les Yéménites, a déclaré mardi le Premier
ministre Nawaz Sharif au Parlement.

A la demande de Sharif, les parlementaires pakistanais tiennent depuis lundi une assemblée spéciale afin de débattre de la participation ou non du Pakistan à la coalition menée par l'Arabie saoudite, allié stratégique qui fournit pétrole à rabais et une précieuse aide financière à Islamabad.

 Le Pakistan tente actuellement de ménager son allié saoudien et son voisin iranien, farouchement hostile à l'offensive au Yémen. Et de nombreux élus pakistanais mettent en garde contre les répercussions d'une participation à l'offensive au Yémen pour un pays qui a déjà payé un lourd tribut de son engagement en Afghanistan, qui compte la deuxième population chiite au monde et qui partage une frontière poreuse avec l'Iran.

"Nous n'avons pas appelé à la tenue de cette session extraordinaire (du Parlement) pour vous manipuler afin d'obtenir un mandat. Prenez votre temps, nous avons besoin de vos honnêtes conseils et nous allons retenir vos arguments les plus judicieux dans notre politique", a déclaré Sharif à l'Assemblée nationale.

"Prenez votre temps, nous ne sommes pas pressés", a martelé le Premier ministre, affirmant ne pas pouvoir partager avec les élus plus de détails sur l'étendue de la demande saoudienne au Pakistan.

Le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif avait affirmé la veille que Ryad avait demandé des "avions", des "navires de guerre" et des "troupes" à son allié pakistanais dans le cadre du conflit au Yémen.

Le Premier ministre pourrait miser sur une offensive diplomatique conjointe du Pakistan et de la Turquie, deux pays non arabes et frontaliers de l'Iran, qui comptent parmi les plus importantes armées du monde musulman, pour résoudre le conflit.

Sharif s'était rendu la semaine dernière en Turquie pour évoquer la crise yéménite. Et mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan est à Téhéran pour discuter du conflit au Yémen.

"Nous attendons une réponse qui, je l'espère, va arriver demain (mercredi, ndlr)", a souligné Sharif, affirmant être aussi prêt à visiter "conjointement" d'autres pays musulmans avec le président turc Erdogan si l'impasse persistait.