07-05-2024 01:21 AM Jerusalem Timing

Le Pakistan rêve de la cour des grands avec son avion de combat JF-17

Le Pakistan rêve de la cour des grands avec son avion de combat JF-17

"Personne n’a quelque chose à dire contre le JF-17. Il est très bien pour ce pour quoi il a été conçu, c’est-à-dire un appareil à bas prix et multirôles. Mais il y a des obstacles"..

Le Pakistan a décroché son premier contrat à l'export pour son avion de combat JF-17 Thunder, après des années d'insuccès, créant l'événement lundi à l'occasion d'un vol de démonstration au salon aéronautique du Bourget, et sur les réseaux sociaux avec un pilote de chasse aux faux airs de Tom Cruise.
   
Dans des déclarations à l'AFP, le commodore (un grade entre capitaine de vaisseau et contre-amiral) Syed Muhammad Ali, porte-parole de l'armée de l'air pakistanaise, a annoncé qu'une commande avait été passée pour la nouvelle version de cet appareil.
   
"Nous avons finalisé cette commande", a dit cet officier, se refusant toutefois à nommer le client de même qu'à préciser le nombre des appareils commandés et la date de leur livraison.
   
Selon le site internet spécialisé Flightglobal.com citant un autre officier supérieur pakistanais, le commodore Khalid Mahmood, le client est "un pays asiatique" et la livraison aura lieu en 2017.
   
Cet avion de combat, fabriqué au Pakistan en coopération avec la Chine, qui est un allié d'Islamabad, est un appareil léger, polyvalent, capable de voler à Mach2 (deux fois la vitesse du son) et à une altitude de 55.000 pieds.
   
Le Pakistan espère  être présent sur les marchés à l'export avec la version modernisée de son JF-17, de même qu'avec ses chars et ses drones de surveillance, et engranger ainsi de précieuses devises étrangères.
   
Selon les experts, la force du JF-17 réside dans son prix (non dévoilé) qui devrait être beaucoup moins élevé que les 16 à 18 millions de dollars d'un F-16 de fabrication américaine.
   
"C'est un produit d'un prix abordable fondé sur une technologie de pointe", a déclaré un responsable militaire pakistanais, Arshad Malik, au cours d'un point presse au Bourget.
   

L'appareil souffre toutefois d'un certain nombre de handicaps politiques, commerciaux et logistiques, à l'export.
   
"Tout pays entrant sur le marché de la défense peut constater qu'il est très encombré", relève James Hardy, spécialiste de la région Asie-Pacifique, à l'hebdomadaire IHS Jane's Defence Weekly à Londres.
   
"Personne n'a quelque chose à dire contre le JF-17. Il est très bien pour ce pour quoi il a été conçu, c'est-à-dire un appareil à bas prix et multirôles. Mais il y a des obstacles", confirme-t-il.
   
Les pays de l'Otan ne sont pas pressés d'acquérir un avion qui ne s'intègrerait pas très facilement à des opérations communes avec des jets européens et américains répondant à d'autres normes. Cela pourrait expliquer pourquoi les négociations avec la Bulgarie se sont enlisées.
 
La Birmanie envisageait également de l'acquérir, mais pourrait avoir fait marche arrière après un refroidissement de ses relations avec la Chine.
   
Le Pakistan, en difficulté financière, doit en outre rivaliser à l'export avec "des pays qui ont quelques arguments à aligner", note M. Hardy, citant l'exemple de la France qui a vendu 24 Rafale à l'Egypte en mettant sur la table des crédits pour financer leur acquisition.
   
"Le JF-17 n'a pas non plus fait ses preuves" en opération, ajoute-t-il.

Même le Pakistan préfère encore déployer ses vieux F-16 contre les jihadistes traqués dans le nord-ouest du pays. Selon M. Malik, trois escadrons utilisent désormais l'avion de combat.
   
Au cours d'un vol lundi après-midi, l'avion a montré sa maniabilité dans le ciel du Bourget. Un des deux pilotes de JF-17 présents a aussi fait sensation sur les réseaux sociaux en raison d'une certaine similitude avec le "Top Gun" incarné par l'acteur américain Tom Cruise.

 

Avec AFP