02-05-2024 02:00 AM Jerusalem Timing

Paris et Pékin vont établir "un fonds commun" pour leurs coopérations en Afrique

Paris et Pékin vont établir

Les investissements directs chinois sur le continent africain ont bondi à 1,6 milliard de dollars en 2013, contre 145 millions en 2005.

Paris et Pékin ont annoncé vendredi s'être mis d'accord pour établir un fonds d'investissement commun pour soutenir le financement de leurs coopérations "en pays tiers", en particulier en Afrique, où la Chine entend s'appuyer sur l'implantation des groupes français.

Ce projet s'inscrit dans la droite ligne de la déclaration bilatérale concernant les "partenariats franco-chinois sur les marchés tiers", paraphée en juin à Paris par le Premier ministre chinois Li Keqiang.

Confrontée à de sévères surcapacités industrielles et à l'essoufflement de sa demande intérieure, sur fond de vif ralentissement économique, la Chine cherche à élargir ses débouchés.

Et si la deuxième économie mondiale a longtemps joué cavalier seul sur les marchés émergents, elle espère désormais profiter de l'expertise des groupes français sur des marchés où ils sont implantés de longue date, particulièrement en Afrique.

Les entreprises françaises, elles, pourraient bénéficier de la puissance de frappe financière chinoise.

Les investissements directs chinois sur le continent africain ont bondi à 1,6 milliard de dollars en 2013, contre 145 millions en 2005.

Lors d'une conférence de presse donnée à l'occasion du 3e "Dialogue économique et financier" entre les deux pays vendredi à Pékin, le vice-Premier ministre Ma Kai a fait état d'un "accord préliminaire pour l'établissement d'un fonds commun" destiné à appuyer ces futures coopérations en pays tiers.

"C'est une idée qui a été lancée par le Premier ministre chinois" à Paris, a ensuite souligné le ministre français des Finances Michel Sapin, en visite à Pékin pour participer à cette rencontre.

Tout en se montrant avare de précisions. "C'est une initiative extrêmement récente (...) mais nous avançons très vite pour transformer cette volonté en capacité réelle d'investir ensemble" pour contribuer au développement de pays tiers, "d'abord et avant tout en Afrique", a-t-il observé.

Le volume et la constitution de ce fonds d'investissement font l'objet de discussions toujours en cours.

L'initiative franco-chinoise a d'ores et déjà éveillé l'attention de "pays africains", "mais nous n'en sommes pas encore à l'examen de projets précis et concrets. Ça viendra, je pense, assez vite dans les mois qui viennent", a ajouté le ministre français.

Pour lui, ces "partenariats" communs dans des pays en développement pourraient viser notamment le secteur énergétique, en allant de pair avec les objectifs défendus lors de la prochaine conférence de Paris sur le climat (COP21).

"Nous avons les capacités d'offrir à d'autres pays le saut technologique qui leur permettra de se développer sans accroître le réchauffement climatique" en "leur évitant de passer par la case +pollution+", a fait valoir M. Sapin en ouverture de cette rencontre de hauts responsables français et chinois.

La France fait par ailleurs partie des membres fondateurs de la nouvelle Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (BAII), lancée sous l'égide de Pékin et qui constitue un contrepoids de facto aux autres institutions multilatérales de développement.