05-05-2024 09:50 PM Jerusalem Timing

L’Irak manifeste contre la violation turque de sa souveraineté

L’Irak manifeste contre la violation turque de sa souveraineté

La plus haute autorité chiite d’Irak, l’ayatollah Ali Sistani, a condamné i le déploiement de troupes turques dans le nord du pays sans l’accord de Bagdad.

Des manifestations populaires se sont déclenchées  dans la capitale irakienne Bagdad et dans plusieurs provinces pour protester et  condamner l'incursion turque dans le nord du pays, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.

Les forces des foules populaires irakiens alHach alChaabi ont appelé à des manifestations "pour protester contre la violation militaire turc de la souveraineté nationale" .

Les partis politiques,  les forces politiques et les organisations populaires ont confirmé leur soutien à  cet appel et ont invité tout le monde à participer à ces manifestations.

Les manifestants ont exprimé leur refus de la présence de la force militaire turque dans la province de Naynawa, sans le consentement du gouvernement fédéral, alors que d'autres ont  pietiné le drapeau turc.

Les manifestants ont  également appelé "le gouvernement irakien d'expulser l'ambassadeur turc et de rompre les liens entre les deux pays, ils ont mis en garde les politiciens de ne point  compromettre la souveraineté et la dignité  de l'Irak".

Selon une source policière,   les forces de sécurité ont coupé plusieurs quartiers du centre de Bagdad et se sont déployées massivement dans certaines régions.

La source a précisé  que ces mesures visent à  assurer la sécurité de la manifestation de la souveraineté qui a débuté ce samedi.

"L'Irak a perdu patience", a estimé un des manifestants, Ali Rubaie, commandant d'une unité paramilitaire stationnée près de Bagdad, en regrettant que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi n'ait pas agi tout de suite "d'une main de fer" contre la présence de ces troupes étrangères.
   

L'ayatollah Ali Sistani condamne le déploiement de troupes turques

 

A souligner que la plus haute autorité chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, a condamné Vendredi le déploiement de troupes turques dans le nord du pays sans l'accord de Bagdad.

Aucun pays ne doit « envoyer ses soldats sur le territoire d'un autre État sous prétexte de l'aider à lutter contre le terrorisme sans la conclusion d'un accord (...) entre les gouvernements des deux pays », a déclaré, au nom de l'ayatollah Sistani, un de ses représentants lors de la prière hebdomadaire.

Pour rappel, la Turquie a déployé il y a une semaine plusieurs centaines de soldats et des chars dans un camp à Bachiqa, non loin de Mossoul, ville contrôlée depuis juin 2014 par le groupe État islamique (EI).

Des militaires turcs y entraînent depuis déjà plusieurs mois des troupes du gouvernement régional du Kurdistan irakien (peshmergas) et des volontaires Irakiens désireux de combattre l'EI.

Bagdad a exigé le retrait de ces nouvelles troupes et cherche maintenant à obtenir une condamnation de la part du Conseil de sécurité des Nations unies.
D'ailleurs, le Premier ministre irakien Haidar el-Abadi a réitéré hier cette requête, demandant au ministère irakien des Affaires étrangères de faire une demande officielle en ce sens.



L'Irak a  envoyé une lettre de protestation au Conseil de sécurité
   
En effet, le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi a demandé à son ministre des Affaires étrangères de saisir le Conseil de sécurité de l'Onu après le refus répété de la Turquie de retirer ses troupes stationnées dans un camp proche de Mossoul, ville du nord de l'Irak tenue par Daech.

L'ambassadrice des Etats-Unis Samantha Power, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'Onu, a indiqué que la requête irakienne avait été enregistrée vendredi et que le texte demandait que soit ordonné le retrait immédiat des troupes turques présentes en territoire irakien.

"Nous appelons le Conseil de sécurité à demander que laTurquie retire ses forces immédiatement et ne viole plus la souveraineté irakienne à nouveau", demande l'ambassadeur irakien Mohammed Ali Al-Hakim dans la lettre adressée à Samantha Power.

"Cela constitue une violation flagrante des principes de la charte des Nations unies et une violation de l'intégrité du territoire irakien et de la souveraineté de l'Etat d'Irak", poursuit le courrier.

Samantha Power a appelé les dirigeants turcs et irakiens à entamer un dialogue afin de trouver une sortie à l'amiable à cette situation difficile.