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33 ans à son enlèvement, Sayed Moussa Sadr toujours en mémoire (vidéo)

33 ans à son enlèvement, Sayed Moussa Sadr toujours en mémoire (vidéo)

Cette année, la commémoration de son elèvement coincide avec la chute du régime de Kadhafi

Le sort de Sayed Moussa Sadr, l'imam des opprimés et des déshérités, demeure toujours inconnu. Après 33 ans à son enlèvement par le régime de Mouammar Kadhafi, le gouvernement libanais ainsi que la communauté internationale n'ont pas pu clore ce dossier en annonçant la vérité et les dessous de la disparition de son Eminence.

Fils du cheikh Mohammad Yaacoub, le compagnon de Sayed Moussa, également enlevé avec lui, l'ancien député Hassan Yaacoub a souligné que la chute du régime de Kadhafi coïncide cette année avec l’enlèvement du grand Sayed le mois de Ramadan. 

« Ce n'est pas une affaire de compromis. Il ne suffit pas au gouvernement libanais d'envoyer une délégation diplomatique en Libye. Le ministre libanais des Affaires étrangères doit être accompagné par des équipes sécuritaire, politique et juridique, parce que le ministre ne peut assumer toutes ces responsabilités en même temps. L’affaire de Sayed Moussa est une cause qui concerne toute la nation. Le laxisme dans cette affaire doit s’arrêter. Les informations que nous détenons de la part des dissidents du régime de Kadhafi, confirment que Sayed Moussa Sadr et ses deux compagnons sont toujours vivants. Nous saurons toute la vérité lorsque le régime de Kadhafi va complètement chuter », a indiqué Yaacoub dans une interview au site d'AlManar.

 

Sayed Moussa Sader est né dans la ville sainte de Qom en Iran le 15 mars 1928. Il est porté disparu depuis le 31 août 1978 lors d'une visite officielle en Libye. D'origine libanaise, il est issu d'une illustre famille aristocratique religieuse transnationale. Son père est l'Ayatollah Sadreddin Ṣadr, originaire de Tyr. Le Grand Ayatollah Moḥammed Bakr el Ṣadr est son cousin éloigné.

Le 19 décembre 1967, il fonde le Conseil supérieur puis il en devient le président le 23 mai 1969. Très vite, l'imam fascine par son charisme et son charme peu communs, ses grands yeux verts, sa stature imposante et inspire le respect de l'ensemble de la classe politique du pays, partisans et adversaires, par sa modération, son tact et son inaltérable volonté de justice sociale et de dialogue renforcé entre les communautés confessionnelles.

C'est un homme d'action, doté aussi bien d'une grande érudition religieuse que d'un sens politique affûté, capable de prendre des positions audacieuses qui le placent parmi les religieux chiites les plus réformateurs de son époque. Lorsque la guerre civile éclate en avril 1975, Sayed Moussa Sader refuse d'engager ses forces dans le conflit libanais. Il déclare que « l'arme ne résout pas la crise, mais augmente la déchirure de la nation ». Il tente d'enrayer le conflit en servant de médiateur entre les parties en conflit.

Après la première invasion israélienne du Liban Sud en mars 1978, il entreprend une série de visites officielles dans plusieurs pays arabes (Syrie, Jordanie, Arabie saoudite et Algérie) pour arrêter l'intervention militaire et appeler à un sommet arabe. Il arrive en Libye le 25 août 1978, suite à une invitation officielle. Il y est vu pour la dernière fois le 31 août 1978 et il disparaît en même temps que ses deux compagnons.

Les autorités libyennes ont prétendu le 18 septembre 1978 que l'imam avait quitté la Libye pour l'Italie dès le 31 août 1978, mais le gouvernement italien affirma en 1979 que l'imam n'était jamais entré sur son territoire national.

Quoi qu'il en soit, sa disparition et les mystères qui l'entourent, renforcent son aura et les Libanais, surtout les chiites, espèrent toujours son retour.