17-05-2024 03:14 PM Jerusalem Timing

Pas d’engagement en Libye des avions de chasse français sans arbitrage ailleurs

Pas d’engagement en Libye des avions de chasse français sans arbitrage ailleurs

Pour l’heure, "il n’y a pas de décision politique pour intervenir en Libye".

Les avions de chasse de l'armée française ne pourront s'engager sur de nouveaux théâtres, notamment en Libye, que s'ils réduisent la voilure ailleurs, a averti ce mardi le chef d'état-major de l'armée de l'Air française.

"On ne pourra pas être à la fois au Sahel, au Levant et en Libye", a
déclaré le général André Lanata devant l'Association des journalistes de
défense (AJD).

"L'armée de l'Air (française) est engagée aux limites de ses capacités",
a-t-il souligné, avec notamment des missions de reconnaissance et des frappes
contre le groupe Daech (EI) en Syrie et en Irak depuis ses bases en
Jordanie et aux Emirats arabes unis.

Elle pourrait "sûrement faire des missions de reconnaissance, de frappes"
en Libye mais "cela nécessiterait des arbitrages entre les théâtres
d'opérations", a-t-il poursuivi.

Il faudrait procéder sinon à "de nouveaux ajustements en termes de
personnel, de maintien en condition opérationnelle et de formats de la flotte",
c'est-à-dire concrètement augmenter les moyens de l'armée de l'Air, a-t-il dit. 

Pour l'heure, "il n'y a pas de décision politique pour intervenir en
Libye", a toutefois souligné le chef d'état-major de l'armée de l'Air.

"La seule chose que les armées françaises ont faite ce sont des missions de
reconnaissance pour documenter ce théâtre comme il apparaît naturel de le faire
quand une zone d'instabilité se manifeste", a-t-il rappelé.

Une vingtaine d'avions de chasse sont actuellement engagés sur des théâtres
d'opérations extérieurs, sur les 180 que compte la France, a précisé le général.

S'y ajoute ceux mobilisés pour la défense du territoire national, la
dissuasion nucléaire et différentes missions, dont la formation des pilotes
égyptiens sur chasseurs Rafale.

L'armée de l'Air a subi de profonds bouleversements ces dernières années,
avec la suppression de 18.000 postes d'aviateurs depuis 2008 et la réduction de
40% du format de l'avion de chasse, a par ailleurs rappelé le général.

Le président François Hollande a toutefois suspendu les réductions massives
d'effectifs engagées dans les armées après les attentats de Paris en 2015.

Avec AFP