26-04-2024 08:52 PM Jerusalem Timing

Hollande ne veut faire aucune concession à la Turquie sur les droits de l’Homme

Hollande ne veut faire aucune concession à la Turquie sur les droits de l’Homme

La Turquie exige le doublement de 3 à 6 milliards d’euros de l’aide proposée par l’UE pour l’accueil des Syriens fuyant la guerre.

Le président français François Hollande a exclu ce samedi la moindre "concession" à la Turquie sur les droits de l'Homme ou les visas de séjour de ses ressortissants dans l'Union européenne en échange de garanties sur le contrôle des flux migratoires.

   "Il ne doit y avoir aucune concession en matière de droits de l'Homme ou de critères de libéralisation des visas", a-t-il déclaré à la presse, avant la reprise les 17 et 18 mars à Bruxelles de difficiles négociations au sommet entre Ankara et les 28 pays de l'UE.

   "Nous devons même faire en sorte que ça puisse, dans le contexte que l'on connaît, être un facteur de clarification et de transparence dans les rapports entre la Turquie et l'Europe", a-t-il ajouté.

   Cela vaut aussi, a encore estimé Hollande, "pour les négociations qui sont d'ailleurs engagées depuis plusieurs années" avec Ankara à propos de son adhésion à l'UE.

   Le président français s'exprimait à l'issue d'une réunion au palais de l'Elysée avec une quinzaine de dirigeants sociaux-démocrates européens.

   Il a souligné "l'urgence" de répondre à la "crise profonde" engendré en Europe par l'afflux de migrants et réfugiés.

   "Nous devons faire en sorte que les principes soient bien posés pour que les mesures soient les plus conformes à nos valeurs et les plus efficaces",  a-t-il insisté.

La Turquie accueille actuellement quelque 2,7 millions de réfugiés syriens.
Le projet d'accord UE-Turquie sur les migrants, ébauché lors d'un premier sommet le 7 mars, suscite des questions sur sa compatibilité avec les droits de l'Homme.

L'Onu a jugé jeudi "illégales" les expulsions collectives envisagées, et plusieurs pays des 28 Etats membres de l'UE se sont inquiétés de possibles compromissions avec le régime d'Ankara. Le projet inquiète aussi l'opposition turque.

L'Allemagne, qui a déjà accueilli plus d'un million de migrants, l'a en revanche défendu, alors que les pays des Balkans ont coupé la route aux migrants, les bloquant en Grèce où ils arrivent par la mer depuis la Turquie.

Le plan prévoit la réadmission en Turquie de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les demandeurs d'asile syriens fuyant la guerre dans leur pays. En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, à accepter un demandeur d'asile sur leur territoire.

La Turquie exige par ailleurs le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de l'aide proposée par l'UE pour l'accueil des Syriens fuyant la guerre.

 Ankara a enfin demandé une exemption de visas dès la fin juin pour ses ressortissants désirant voyager dans l'UE et l'ouverture rapide de cinq nouveaux chapitres sur son adhésion à l'Union, dont les lentes et chaotiques négociations ont débuté en 2005.