02-05-2024 09:14 PM Jerusalem Timing

L’accord des îles égyptiennes:un prélude à une normalisation israélosaoudienne

L’accord des îles égyptiennes:un prélude à une normalisation israélosaoudienne

"cette nouvelle situation imposera un accord israélo-saoudien concernant le futur mécanisme de la présence militaire dans une région stratégique de la mer Rouge"

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, Abdel Fattah al-Sisi affronte les plus  vives critiques tant de ses partisans que de l’opposition égyptienne après l'annonce officielle de ce que le Caire a qualifié « la restitution des îles de Tiran et de Sanafir au pouvoir de Riyad, les considérant comme un «dépôt» que l’Arabie Saoudite aurait octroyé depuis 1950 aux autorités égyptiennes, afin de «protéger la sécurité nationale arabe d’Israël » rapporte le quotidien libanais alAkhbar!

Jusqu'à hier, il était permis aux Egyptiens de visiter les îles de Tiran et de Sanafir, de pratiquer des sports et de plonger dans leurs eaux sans restrictions et en toute liberté. Sachant que les navettes qui étaient organisées de Charm el Sheikh vers les deux îles étaient soumises aux autorités égyptiennes.  Apparemment , cela ne changera point.

Le réel changement s’est opéré au niveau des  organismes officiels qui ont modifié les cartes en supprimant  l’identité égyptienne des îles en question sur les sites du gouvernement égyptien.

En fait, le Caire s’est contenté d’une simple déclaration dans laquelle il indique  que «la cartographie des frontières entre l'Arabie Saoudite et l'Egypte montre que  les îles se situent à l’intérieur des frontières du Royaume», soulignant  que «la signature de l'accord est une réalisation importante qui permettrait aux deux pays de bénéficier de la zone économique, riche en ressources naturelles».

Or, selon cet accord,  l'Arabie Saoudite aura de nouvelles frontières communes  avec Israël, ainsi les îles qui sont soumises à la G  selon les accords de Camp David comprennent une force de police civile égyptienne et des dispositifs de surveillance de la navigation maritime. Ce qui implique le passage de  navires venant du port d’Eilat : et donc les forces saoudiennes seront les premiers à accueillir les navires israéliens.

Toujours selon alAkhbar, citant des sources politiques bien informées,  « une coordination réelle existe à un niveau élevé entre l'Egypte et Israël afin de garantir la transition de la souveraineté des îles à Riyad », ajoutant que « la coordination se développera en une coordination israélo-saoudienne dés que  les Egyptiens  seront en dehors de l'équation ».

Or, la nouvelle formule pour le transfert de la souveraineté sur les îles posent plusieurs questions sur leur statut  situation militaire : Est-ce que l’Arabie-saoudite compte plus tard enlever les dispositifs de surveillance qu’Israël avait exigé leur suppression en  2006 et que l'Egypte avait refusé d’exécuter ? Quel sera le nombre des forces qui sera placé sur les îles pour garantir leur sécurité sachant que cette question est  clairement définie dans les accords de Camp David »entre l'Egypte et Israël? Mais encore, cette nouvelle situation imposera un accord israélo-saoudien concernant un certain  mécanisme de la présence militaire dans une région stratégique de la mer Rouge, alors que  la question de la présence des forces égyptiennes n’a pas été réglée avec le Royaume en raison de l’opposition de l’institut militaire égyptienne ? Et quid la présence des forces de maintien pour la paix dans le Sina (MFO) ? Sans parler du véritable but de l’Arabie à travers cet accord qui consiste à surveiller les navires iraniens ?

Il faut dire, que cet accord a été mal accueilli par les dirigeants militaires égyptiens, surtout  ceux qui ont participé à la guerre de  libération du Sinaï. Ainsi, l’ex-chef d’Etat-major égyptien ( sous l'ère de Hosni Moubarak), le major-général Abdel-Moneim Said, a demandé au  Parlement de rejeter.

AlAkhbar a contacté le major-général Abdel-Moneim Said, pour clarifier sa position mais ce dernier a changé sa position en déclarant  qu’il demandait un «examen des accords internationaux dans cette question et dans celle  de la délimitation maritime avant de donner son  opinion».

La position de Said n’est pas unique en son genre car plusieurs généraux à la retraite partageaient son avis mais ont affirmé à alAkhbar qu’ils ne souhaitaient pas s’exprimer sur cet accord en public ni de communiquer avec alAkhbar  afin de ne pas faire de cette affaire une question d’Etat et donner l’impression que l’armée est opposée à l’accord  de Sissi. Voire, certains se sont précipités à défendre cet accord estimant qu’il a restitué les iles à leurs véritables propriétaires !