02-05-2024 06:17 PM Jerusalem Timing

La France juge "impossible" un accord de libre-échange UE-USA en 2016

La France juge

Fekl a dénoncé des déclarations "désobligeantes à l’égard de la France" et "par ailleurs totalement en décalage avec ce qui se passe en Europe.


La France a jugé mardi "impossible" la conclusion cette année d'un accord entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur un traité de libre-échange transatlantique, s'élevant une nouvelle fois contre les ambitions de Washington et Bruxelles.

"Je pense qu'un accord en 2016 est impossible et que par ailleurs tout le monde le sait bien, y compris ceux qui à longueur de communiqués disent le contraire", a déclaré à l'AFP le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, Mathias Fekl.

 "Nous attendons tellement aujourd'hui d'offres sérieuses de la part des Etats-Unis qu'il n'y a absolument aucune chance que les choses arrivent avant la fin de l'administration Obama", a ajouté ce jeune ministre, en pointe depuis plusieurs mois sur le dossier.

"Rien n'est pire dans une négociation que de rentrer en disant +on veut à tout prix conclure+", a-t-il jugé, préférant "avoir un bon accord, avoir un accord exigeant avec des choses positives pour l'emploi en France, pour les salariés".

 "Si ce n'est pas le cas, nous en tirerons les conséquences (...) Je ne serai pas le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur qui irait devant le Parlement pour vendre à tout prix un accord que je jugerai mauvais et pas satisfaisant pour notre pays", a-t-il assuré.

Les Etats-Unis ont réaffirmé la semaine dernière leur souhait de conclure d'ici à la fin de l'année les pourparlers avec l'UE sur l'accord de libre-échange transatlantique (TTIP ou Tafta), en dépit de l'opposition croissante de Paris et de l'incertitude créée par le Brexit.

La commissaire européenne au Commerce, la Suédoise Cecilia Malmström, qui mène les discussions au nom de l'UE, s'est elle aussi dite jeudi dernier déterminée "à poursuivre ces négociations (...) importantes pour l'Europe".

Elle a assuré au passage que la France avait, à l'unisson des autres Etats membres, "confirmé qu'il faut continuer la négociation" lors du sommet européen de Bruxelles des 28 et 29 juin.

Réagissant à ces propos, Fekl a dénoncé des déclarations "désobligeantes à l'égard de la France" et "par ailleurs totalement en décalage avec ce qui se passe en Europe où vous avez partout des réticences sur la manière dont sont négociés ce type d'accord".
   "On a le sentiment que la Commission, qui se rend bien compte que les négociations n'avancent pas, n'est plus tellement dans une phase de négociation et est plus déjà dans une phase de désignation des responsables d'un échec", a ajouté le ministre français.