28-04-2024 11:25 PM Jerusalem Timing

Pays-Bas: enquête après des menaces contre une avocate pour les Palestiniens

Pays-Bas: enquête après des menaces contre une avocate pour les Palestiniens

Mme Kiswanson a "rendu cette affaire publique à contre-coeur" après avoir subi ces intimidations pendant des mois.

Le ministère public néerlandais mène une enquête sur des menaces de mort reçues par une avocate qui fournit des informations concernant d'éventuels crimes de guerre commis par des Israéliens à l'encontre des Palestiniens, ont indiqué ce jeudi les autorités.

Les intimidations subies par Nada Kiswanson, la représentante de
l'organisation palestinienne Al-Haq auprès de la Cour pénale internationale
(CPI) à La Haye, sont prises "très au sérieux" par le ministère public
néerlandais, a confirmé celui-ci à l'AFP.

  Elle fait désormais l'objet de mesures de protection supplémentaires tandis
que les enquêteurs "se penchent sur plusieurs scénarios", a précisé le
ministère public.

  La jeune femme, de nationalité jordanienne et suédoise d'après les médias
néerlandais, "a reçu des appels menaçants à domicile" à La Haye ainsi que des
"fleurs accompagnées d'un message intimidant", a-t-elle rapporté au quotidien
néerlandais de référence NRC.

 C'est vraisemblablement la première fois qu'une personne travaillant avec
cette juridiction fait l'objet de telles menaces.

  La Cour a ouvert un examen préliminaire, étape préalable à une enquête, sur
des crimes éventuels de la part des deux camps sur le territoire palestinien.

  L'Autorité palestinienne avait suscité la controverse en devenant
officiellement membre de la CPI en janvier 2015. Une délégation avait remis à
la procureure lors d'une visite à la Cour l'année dernière un dossier sur des
"exécutions extrajudiciaires" durant la guerre de Gaza de 2014.

Israël, qui n'a pas adhéré au statut de Rome, fondateur de la CPI, s'est
opposé avec force à la tentative palestinienne de lancer une investigation
complète sur tout crime de guerre.

La CPI, qui prend les menaces envers Nada Kiswanson au sérieux, collabore
avec les autorités néerlandaises.

"Personne ne devrait faire l'objet de pressions ou de menaces pour fournir
des informations en soutien aux activités judiciaires de la Cour", a déclaré à
l'AFP le porte-parole Fadi El Abdallah, saluant le rôle déterminant de la
société civile auprès de la CPI.

Pour Amnesty International, ces "menaces de mort et intimidation
permanentes" sont "totalement inacceptables et l'empêchent de travailler", a
indiqué un communiqué.

D'après l'organisation non-gouvernementale "Coalition pour la CPI", Mme
Kiswanson a "rendu cette affaire publique à contre-coeur" après avoir subi ces
intimidations pendant des mois.

  "A travers le monde entier, il y a aujourd'hui un nombre croissant
d'attaques contre des défenseurs des droits de l'Homme. Ceux qui luttent pour
que justice soit faite pour toutes les victimes de génocides, de crimes contre
l'humanité et de crimes de guerre, sont essentiels à la cause de la défense des
droits de l'Homme", a déclaré le coordinateur de la Coalition pour la CPI
William Pace.