19-04-2024 12:50 PM Jerusalem Timing

Génocide arménien: Ankara laisse entrevoir un apaisement avec Berlin

Génocide arménien: Ankara laisse entrevoir un apaisement avec Berlin

Les sources de désaccords restent cependant nombreuses.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a laissé entrevoir mercredi une solution au différend germano-turc sur le génocide arménien, à condition que Berlin confirme ses récents efforts diplomatiques.

 "Si l'Allemagne continue à se comporter comme aujourd'hui, alors nous allons réfléchir", a déclaré le chef de la diplomatie turque au quotidien allemand Die Welt.

"Mais que l'Allemagne essaie de mal traiter la Turquie et ça ne sera pas le cas", a-t-il menacé, interrogé sur les tensions entre Berlin et Ankara, partenaire essentiel de l'Union européenne sur la crise migratoire.

La chambre basse du parlement allemand avait ulcéré les autorités turques en adoptant le 2 juin une résolution qualifiant de génocide les massacres d'Arméniens commis par l'Empire ottoman en 1915.

En représailles, la Turquie a interdit aux parlementaires allemands l'accès à sa base militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où sont stationnés des soldats allemands dans le cadre de la lutte contre le groupe terroriste wahhabite Daech.

Alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pressé en juillet la chancelière allemande Angela Merkel de se distancier publiquement de ce vote, la dirigeante a souligné vendredi que la résolution du Bundestag n'avait aucun caractère contraignant.

Ces déclarations, venant après celles du porte-parole de la chancelière et du ministre des Affaires étrangères en des termes identiques, ont été largement interprétées par la presse comme une manière d'amadouer Ankara pour obtenir la levée de la décision turque sur Incirlik.

"Je crois qu'il est possible que dans les prochains jours nous ayons de bonnes nouvelles en ce qui concerne cette demande tout à fait justifiée", a d'ailleurs déclaré dimanche Merkel, après une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan lors du G20 à Hangzhou en Chine.

Les sources de désaccords restent cependant nombreuses, la Turquie menaçant notamment de rompre l'accord avec l'UE qui a jugulé l'afflux de migrants vers l'Europe si ses citoyens n'étaient pas exemptés de visas Schengen. Or Ankara refuse de mettre en oeuvre certaines conditions posées par les Européens pour bénéficier de cette exemption.

Le régime turc a aussi peu apprécié l'interdiction faite en juillet à
Erdogan de s'exprimer par vidéo lors d'une manifestation en Allemagne de ses partisans. Ankara voit également d'un mauvais oeil les critiques sur les arrestations de masse ordonnées après le coup d'Etat manqué de l'été.