27-04-2024 09:03 AM Jerusalem Timing

Syrie: le commandant militaire du front al-Nosra abattu

Syrie: le commandant militaire du front al-Nosra abattu

Les auteurs de l’attaque sont toujours inconnus.Les Ahrar al-Sham, pourtant alliés du front al-Nosra sont suspectés

Deux coups durs de suite en moins de 24 heures : après avoir perdu la bataille d’Alep sur son front sud et sud-ouest, la plus importante coalition de milices jihadistes takfiristes en Syrie Jaïsh al-Fateh (Armée de la conquête) a perdu son commandant en chef.
 
Abou Omar Saraqeb, connu également sous les pseudonymes Abou Hajer al-Homsi et Abou Khaled Loubane , a été tué dans une frappe dans le nord du pays.

Il était en réunion secrète avec un conseil de chefs militaires quand le lieu tenu au secret a fait l’objet d’un raid aérien.

Son auteur n’a pas encore été identifié.

L'annonce de sa mort a été faite jeudi par son groupe, la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, rebaptisé Front Fateh al-Cham après avoir annoncé une séparation organisationnelle d’Al-Qaïda.

"Le commandant de l'Armée de la conquête Abou Omar Saraqeb est mort en martyr dans une frappe aérienne dans la province d'Alep", a annoncé sur son compte Twitter le Front Fateh al-Cham qui est la colonne vertébrale de cette coalition, sans fournir d'autres précisions.
   
Créée en 2015, cette coalition compte aussi dans ses rangs d’autres factions rebelles islamistes takfiristes, de la mouvance d’Al-Qaïda, comme celles d'Ahrar al-Cham et de Faylaq al-Cham.
   
 Le coup le plus dur
 
"Il s'agit sans aucun doute du coup le plus dur jamais infligé au Front Fateh al-Cham et à l'Armée de la conquête en Syrie", a estimé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, instance de l’opposition syrienne pro occidentale, siégeant à Londres.
 
Selon lui, un autre commandant, Abou Muslem al-Chami, a été tué dans le raid.

Abou Omar Saraqeb, est l'un des membres fondateurs de "l'Armée de la Conquête". Il avait combattu en Irak au côté d'Abou Moussab al-Zarqaoui, le  chef d'Al-Qaïda en Irak tué dans un raid américain en 2006.
 
Venu en Syrie dès 2011, il a dirigé la branche armée du front al-Nosra et a été aussi l'un des commandants de la bataille pour prendre le contrôle du gouvernorat d'Idleb en 2015 ainsi que l'offensive contre le pouvoir au sud d'Alep, principal enjeu du conflit.

Deux localités loyalistes dans le gouvernorat d’Idleb, Kfarya et Fouaa sont parvenues a résister à ses attaques, ainsi que les quartiers loyalistes d’Alep.
 
 
Il doit son appellation d’Abou Khaled Loubnane au fait qu’il est le fondateur de la branche du Front al-Nosra au Liban, et le commanditaire des la plupart des attentats meurtriers qui  ont ensanglanté ce pays.

Les Ahrar al-Sham suspectés   
   
Les comptes Twitter pro-jihadistes ont salué "un héros tombé en martyr", rapporte l’AFP.

"Frapper les symboles de notre révolution bénie va accroître notre détermination", affirme dans un tweet une brigade de "l'Armée de la Conquête".

Certains internautes ont violemment fustigé le commandant du front al-Nosra, Abou Mohammad Al-Joulani, et surtout sa décision d’annoncer une rupture organisationnelle avec Al-Qaïda. Une démarche qui a soulevé bien des soupçons de la part de nombreux analystes.

« Nos dirigeants n’échappent ni au bombardement des Croisés, ni a celui des Russes », a écrit l’un d’entre eux.

« Maudis soient  les traitres qui ont consenti de tuer ceux qui apporté leur soutien aux gens d’Alep, maudite soit cette opposition », a fulminé un proche du front al-Nosra, Abou Bassir al-Shami.

Certains tweeters ont fait soupçonné  l’allié du front al-Nosra, le mouvement Ahrar al-Sham, d’être derrière sa mort, d’autant qu’il est très proche de cette milice pour être au courant où il se trouvait, et qu’elle tente de se démarquer du front al-Nosra pour ne pas figurer sur sa liste internationale de terrorisme.