18-05-2024 08:58 PM Jerusalem Timing

L’assassinat du journaliste Daniel Pearl serait lié avec l’affaire de Karachi

L’assassinat du journaliste Daniel Pearl serait lié avec l’affaire de Karachi

Le journaliste faisait parti d’un groupe de victimes toutes originaires de pays qui n’auraient pas tenu leur engagement de ventes d’armes au Pakistan. Son exécution aurait été un avertissement.

Daniel PearlOn se souvient de l’affaire retentissante de l’exécution du journaliste Daniel Pearl en 2002 officiellement attribuée à un des premiers assassinats de la nébuleuse d’Al Qaïda

Mais cette révélation de la juge Marc Trévidic, qui instruit le dossier sur l'affaire Karachi jette le doute. En effet, cette affaire aurait les mêmes causes que l'attentat qui a tué 11 français au Pakistan.

Selon le juge d'instruction Marc Trevidic, l'exécution du journaliste américain Daniel Pearl en 2002 et l'attentat de Karachi la même année pourraient être liés au non respect de contrats d'armement avec le Pakistan.  

Deux affaires en lien? Les familles des victimes et les survivants de l'attentat de Karachi étaient reçus ce lundi matin à Paris par le juge d'instruction Marc Trévidic en charge de l'enquête. Ce dernier a certainement évoqué ses soupçons de corrélation entre l'affaire Karachi et l'assassinat de Daniel Pearl, un journaliste américain enlevé et tué au Pakistan en 2002.  

En effet, les 15 victimes de l'attentat, dont 11 salariés de la Direction des Constructions Navales (DCN), et le reporter Daniel Pearl, étaient tous des ressortissants de pays qui n'auraient pas tenu leurs engagements de ventes d'armes au Pakistan.  

De 2002 à 2007, le juge d'instruction chargé de l'enquête, Jean-Louis Bruguière, a privilégié la thèse d'un attentat kamikaze perpétré par un islamiste d'Al Qaïda. Mais Marc Trévidic, qui a hérité du dossier, a ensuite orienté son enquête vers une attaque qui aurait un rapport avec l'arrêt, en 1996, du versement de commissions liées à des contrats d'armement avec la France. 

Des éléments similaires

Dans le cadre de la vente de sous-marins français au Pakistan, des commissions auraient été versées légalement à des dirigeants pakistanais. S'y seraient ajoutées des rétro commissions au bénéfice de politiques français, qui auraient pu financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Jacques Chirac, une fois président, aurait fait cesser les versements à destinations du Pakistan, ce qui aurait déclenché ces attentats. Selon le Parisien, Marc Trevidic pense que cet arrêt pourrait être la cause de l'attentat de Karachi.  

Deux juges du pôle financier de Paris tentent, parallèlement à l'enquête menée par Marc Trévidic, de vérifier l'existence des rétrocommissions qui auraient pu contribuer au financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur. 

La mort de Pearl aurait été un avertissement

Il semble que l'exécution de Daniel Pearl découle de causes similaires puisque les conditions de sa libération reposaient en partie sur l'exécution de contrats de vente F-16 entre les Etats-Unis et le Pakistan ou le remboursement de leur paiement, selon Le Parisien. 

Le juge Trévidic a notamment auditionné en février Omar Cheikh, un Pakistano-Britannique emprisonné au centre de détention de Guantanamo, considéré comme l'organisateur de l'enlèvement du journaliste américain, rapporte Le Parisien.  

Pris en otage en janvier 2002 au Pakistan, le reporter du Wall Street Journal, dont la femme était française, avait été exécuté par ses ravisseurs. Dans un rapport, dit rapport Nautilus, fait pour le compte de la DCN, un ancien agent de la DST Claude Thévenet avait lié l'assassinat du journaliste et l'attentat de Karachi, considérant le premier comme un "avertissement".

 

Source : L’express