13-05-2024 08:41 AM Jerusalem Timing

Adhésion du Qatar à la francophonie

Adhésion du Qatar à la francophonie

Le Qatar envisage d’investir 10 milliards d’euros dans des groupes français.

Ambassadeur qatari en FranceL'admission du Qatar directement comme membre associé, décidée lors du sommet de la francophonie à Kinshasa, a fait grincer des dents, selon une source au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

 

Selon la même source, "il y a eu des négociations très serrées sur le Qatar. Mais les Qataris ont fait un lobbying terriblement efficace auprès de différents pays, notamment africains".

Pour l'ambassadeur qatari en France, le Qatar a entrepris une "véritable politique de promotion de la francophonie sur son territoire", justifiant l'adhésion de son pays comme membre associé au sein de l'OIF.

Le petit émirat héberge 200.000 locuteurs francophones - majoritairement des expatriés - sur une population de 1,8 million d'habitants, a indiqué Mohamed Jaham Al-Kuwari.

Deux lycées français, un campus d'HEC, une radio francophone depuis janvier 2011 et un projet de version française pour la chaîne Al-Jazeera figurent parmi les actions mises en place pour obtenir le statut, a-t-il ajouté.

"On a présenté notre dossier comme tout le monde, sans différence", a rétorqué M. Al-Kuwari.

L'OIF compte désormais 57 membres, dont trois associés (Qatar, Ghana et Chypre) et 20 observateurs.

Investissements qataris de 10 milliards d'euros dans des groupes français

Hollande ET HamadEntre-temps, le Qatar, dont les investissements en France font polémique, étudie la possibilité d'injecter 10 milliards d'euros supplémentaires dans de grandes entreprises françaises, a annoncé à l'AFP son ambassadeur en France.

"Les 10 milliards d'euros seront des fonds du Qatar pour prendre des parts dans des grands groupes français, monter des projets ensemble ou faire des partenariats dans des pays tiers", a expliqué Al-Kuwari.

"Ce n'est pas finalisé, c'est une idée qu'on est en train d'étudier", selon lui.

Un accord doit par ailleurs être signé d'ici à la fin de l'année sur la création d'un fonds franco-qatari à destination des petites et moyennes entreprises, dont le montant pourrait atteindre 300 millions d'euros.

A l'origine, le Qatar avait évoqué fin 2011 un projet de fonds pour les banlieues françaises doté de 50 millions, à la suite d'une visite au Qatar d'élus de quartiers en difficulté. L'annonce avait suscité une forte polémique en pleine campagne électorale.

Le nouveau gouvernement de gauche a finalement donné son accord, à condition d'y être associé.

Le fonds sera donc financé pour moitié par la Qatar Investment Authority, bras financier du petit émirat, "à hauteur de 100-150 millions d'euros", et pour l'autre moitié par un groupe public français, la Caisse des dépôts, et éventuellement des partenaires privés, selon l'ambassadeur.

"C'est quoi le problème?"

"Le Qatar investit depuis longtemps en France, comme les autres et n'est pas le plus gros investisseurs", a poursuivi Al-Kuwari, en interrogeant: "c'est quoi le problème ?"

Le Qatar est déjà très présent en France. Au cours actuel (mardi soir), ses participations dans les grandes entreprises françaises valent au moins six milliards d'euros. Ce calcul réalisé par l'AFP se base sur les parts suivantes: Total 3%, Vinci 7%, Lagardère 12%, Veolia Environnement 5%, LVMH 1%, Vivendi 3%.

Le Qatar possède par ailleurs des hôtels de luxe, le club de football Paris-Saint-Germain (PSG) et a investi dans l'achat de droits télévisés et le marché de l'art.

Ces prises de participation tous azimuts ont suscité de violentes critiques en France. Jean-Luc Mélenchon, le leader de la gauche radicale, a tonné contre une "colonisation par l'argent".

A droite, plusieurs voix ont souhaité qu'une commission d'enquête parlementaire soit dédiée à ses investissements.