23-11-2024 10:31 AM Jerusalem Timing

Sleiman et Mikati ont-ils cédé aux pressions américaines?

Sleiman et Mikati ont-ils cédé aux pressions américaines?

Pour l’ambassadrice américaine, "rien n’empêche l’organisation du scrutin dans les délais en l’absence d’une entente, dans un proche avenir, autour d’une nouvelle loi électorale".

Maura ConnellyLe président de la République, Michel Sleiman, et le Premier ministre, Najib Mikati, ont-ils cédé aux pressions américaines?

C’est la question que se posent de nombreux journaux et analystes ce mardi, au lendemain de la signature par les deux dirigeants du décret de convocation du corps électoral pour le 9 juin.

Cette signature a coïncidé avec des propos de l’ambassadeur des Etats-Unis, Maura Connelly, qui a estimé que le Liban devrait «se conformer au calendrier-programme prévu dans sa Constitution».

A l’issue d’un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry, Mme Connelly a lu un communiqué sur un ton presque martial, affirmant que «rien n’empêche l’organisation du scrutin dans les délais en l’absence d’une entente, dans un proche avenir, autour d’une nouvelle loi électorale.»

Le bureau de M. Berry a fait paraitre une sorte de réponse à la diplomate américaine, jugeant «étrange que tout le monde appelle à l’élaboration d’une loi électorale conforme à la Constitution alors que personne ne veut appliquer cette Constitution».

Le communiqué du président de la Chambre précise que «la loi de 60 est morte et enterrée. Les Libanais doivent choisir entre la loi du Rassemblement orthodoxe ou un autre texte qui garantit une représentation authentique des Libanais et qui reste conforme à la Constitution».

Pour le quotidien As Safir, en signant le décret de convocation du corps électoral, MM. Sleiman et Mikati ont provoqué «le report des élections».

Le journal met en garde contre le vide au niveau du pouvoir législatif et écrit qu’il faut «plus qu’un ordre américain» pour pouvoir organiser les élections selon la loi de 1960 et «trainer le Hezbollah et le Courant patriotique libre à la potence».

As Safir souligne que les Américains peuvent exercer une forte influence sur les Forces libanaises et les Kataëb, qui ont lancé des signaux ces dernières heures sur le fait qu’ils pourraient ne pas participer à une séance plénière consacrée au vote du projet orthodoxe.

Même l’organe du Courant du Futur, Al-Moustaqbal, doute de la tenue du scrutin en juin prochain. «La guerre des lois encercle les élections», titre le quotidien en page une.