Les Turcs ne lésinent pas sur les moyens en faveur de leur adhésion au sein de l’Union européenne. dont celui de la persuasion sur leur utilité.

 
Les Turcs ne lésinent pas sur les moyens en faveur de leur adhésion au sein de l’Union européenne. C’est leur ministre pour les affaires européennes qui a tenté cette persuasion axée sur le besoin de la Turquie pour une Europe sans extrémisme islamique !   
  
Un élargissement à la Turquie permettrait à l'Union européenne de promouvoir des idées alliant islam et démocratie, au moment où plusieurs pays européens s'interrogent sur l'intégration des populations musulmanes, a plaidé mercredi à Paris un ministre turc.
  
"La question qui se pose, c'est de savoir si on veut être influencé par le message nuisible de Ben Laden ou si on veut être influencé par la coexistence entre l'islam et la démocratie" sur le modèle turc, a déclaré à Paris à quelques journalistes le ministre turc des Affaires européennes Egemen Bagis.
  
Le principal négociateur turc auprès de l'UE était interrogé sur le facteur religieux dans l'hostilité de certains pays européens, en particulier du gouvernement français, à l'égard d'une adhésion turque.
  
Longtemps, l'argument contre l'adhésion de la Turquie avait été qu'elle est "trop pauvre, trop grosse, trop musulmane", a-t-il observé. Selon lui, les taux de croissance économique de la Turquie font que le premier argument n'est plus valable. Le deuxième, selon lui, est largement compensé par le fait que son pays offre de grandes potentialités économiques.
   "Nous n'avons jamais dit que nous n'étions pas musulmans", a-t-il relevé à propos du troisième, ajoutant que "l'islam est une réalité en Europe", avec dans certains pays jusqu'à 10% de la population qui est de "culture musulmane".
  
Il a également souligné l'échec de certaines politiques d'intégration, notant que les attentats commis en Grande-Bretagne dans les années récentes avaient pour auteurs des individus éduqués dans le pays.
  
Egemen Bagis a relié ces remarques aux débats qui agitent plusieurs pays européens sur les thèmes de l'immigration, de l'islam et de l'intégration. En France, la droite au pouvoir en a fait un thème central de son discours politique, suscitant des polémiques à répétition, sur fond de progression électorale de l'extrême droite.
  
Le ministre turc devait rencontrer jeudi à Paris plusieurs responsables français, dont son homologue Laurent Wauquiez qui, comme le président Nicolas Sarkozy, estime que la Turquie n'a pas vocation à devenir membre de l'Union européenne.