L’ingérence américaine s’inscrit dans le cadre de la préparation d’une crise politique et sécuritaire aux conséquences incalculables, selon des sources politiques.
«Le régime syrien se serait-il effondré pour que nous acceptions le fait accompli, c’est-à-dire l’organisation des élections sur la base de la loi de 1960»? C’est par cette phrase ironique qu’un homme politique chevronné, actif sur l’axe Banlieue sud- Rabié, a réagi à la signature par les présidents Michel Sleiman et Najib Mikati du décret de convocation du corps électoral pour le 9 juin prochain.
Selon cette personnalité, aucune des composantes du 8-Mars n’acceptera de faire une concession de cette importance. Car si le projet orthodoxe constitue un suicide politique pour le Courant du futur, la loi de 1960 est un suicide pour le tandem chiite et le Courant patriotique libre.
Dans ce contexte, les craintes d’une grande explosion sécuritaire qui torpillerait les élections législatives s’amplifient, surtout après l’intervention négative des Etats- Unis via son ambassadeur à Beyrouth, Maura Connelly, qui a réclamé, sur un ton provocateur à travers un communiqué préparé à l’avance, la tenue des élections à la date prévue, après une visite au président Nabih Berry.
Cette ingérence américaine, qui a coïncidé avec une ouverture chrétienne sur la Russie et l’avancée des troupes syriennes sur le terrain, s’inscrit dans le cadre de la préparation d’une crise politique et sécuritaire aux conséquences incalculables, selon des sources politiques.
Surtout que Washington sait que des élections sur la base de la loi de 1960 est un «7 mai politique» contre le 8-Maars.
Chose que le Hezbollah n’acceptera jamais. Ces mêmes sources ajoutent que la tentative de coincer le Hezbollah et ses alliés ne passera pas. La riposte pourrait venir de Nabih Berry, qui convoquerait une séance plénière pour voter le projet orthodoxe, ce qui enterrerait définitivement la loi de 1960 et ramènerait le dossier électoral à la case départ.