24-11-2024 06:28 PM Jerusalem Timing

Ex-ministre Murad : « la communauté sunnite n’est pas en danger » !

Ex-ministre Murad : « la communauté sunnite n’est pas en danger » !

"la crise sunnite au Liban résulte des politiques pratiquées par le courant du Futur" .

 

Allant à contre courant des tendance extrémistes, l’ex-ministre Abdel Rahim Murad, une personnalité sunnite qui depuis 2005 fait face au courant du Futur dans la Bekaa occidentale, a rejetté en bloc les propos qualifiant la  «communauté sunnite de vaincue », soulignant  que« la crise sunnite au Liban résulte des politiques du courant du Futur ».


"On veut saboter les élections pour  provoquer une prorogation de la Chambre des députés"


Le chef du parti de l'Union n’a pas hésité d’accuser les blocs du 8 et du 14 Mars d’« œuvrer pour saper les élections législatives, soulignant que personne n’a l’intention de faire ces élections, car celui qui veut des élections devrait être capable de produire une loi électorale en 48 heures ».

Il a estimé qu’ « il est fort probable qu’une prorogation de l’actuelle Chambre des députés  ait lieu, entraînant tout autant celle de la présidence de la République et celle des dirigeants des institutions de sécurité pour former un seul panier ».

Murad a révélé dans une interview au quotidien alAkhbar qu’ « il est question dans les coulisses d'une prorogation de la Chambre des représentants jusqu’à deux ans et non 6 mois, comme cela est soulevé ».

Il a réitéré son rejet du projet de loi orthodoxe car selon lui il est «incompatible avec la Constitution et contribue à la division du pays».

Toutefois, il a précisé que  par cette position « ce n’est pas nous qui avons croisé le courant du Futur c’est lui qui nous a rejoint ».

Et de poursuivre : «  nos principes ont toujours été nationaux et clairs ; historiquement  nous  avons toujours lutté contre les projets de division», regrettant que «nos alliés aient produit la loi de 60 et aujourd’hui ils  essaient de produire une loi plus confessionnelle et plus extrême ».
 

S’adressant d’abord à ses amis et à ses alliés plutôt qu’à ses adversaires, Murad  a affirmé que le fait «d'attendre de l'étranger une loi électorale consensuelle nuit à notre patriotisme ».

Il a refusé de considérer  « la crise syrienne comme une raison valable pour la non-tenue des élections dans leurs délais constitutionnels ou en encore à la non approbation d’une loi électorale par  un consensus national », soulignant que« les arguments sécuritaires sont nulles et illogiques ».

 Il a appelé les blocs du 8 et du 14 mars à ne «pas diluer les choses pour perdre du temps et provoquer un report des élections ».

 

"Le courant du Futur a déchiré la communauté sunnite"

Le chef du parti de l'Union a regretté « le déchirement de la communauté sunnite», tant sur les plans politique que législatif », soulignant que «les   politiques de sabotage pratiquées précédemment ont conduit la communauté à la situation dans laquelle elle est plongée aujourd’hui».

L’ex-ministre libanais a accusé  « le Courant du Futur d’avoir réajusté la confession sunnite à sa taille contribuant à l'escalade de l’extrémisme religieux qui menace la paix sociale ».

« Le courant du Futur a trompé délibérément  certaines personnalités de la communauté sunnite,  utilisant des pots de vin alléchants, provoquant ainsi sa répartition, l’entraînant vers des positions politiques qui sont étrangers à son arabisme ou à son histoire socialiste », a-t-il indiqué.

Murad a estimé que les « Accord de Taëf ont rendu justice à la communauté sunnite au Liban, toutefois les politiques du Courant du Futur fondées sur le culte de la personne, l’ont  éloignée de sa pensée arabiste et nationaliste réputée pour son opposition à la domination américano-sioniste ».

Il a  exprimé son regret que «  certains membres de la communauté sunnite éprouvent de la honte à se souvenir de Beyrouth la capitale de la résistance ».

« Malheureusement, ils ont faussé l’identité réelle de Beyrouth » a-t-il ajouté.

Murad a vilipendé la «théorie de certains extrémistes politiques ou religieux sunnites selon laquelle la communauté sunnite est vaincue ou en danger », exhortant les Sunnites à se soulever pour jouer leur rôle historique,  national et arabe  face aux projets de l'extrémisme politique et religieux. "Car  la protection de notre identité nationale et panarabe est notre garantie et celle du Liban", soutient-il .

Enfin, l’ex-ministre Murad n’a pas hésité à dénoncer les tentatives du  Courant du Futur pour contrôler la plus haute instance religieuse sunnite : Dar Al-Fatwa.

 «Malheureusement, le courant du Futur a divisé  cette institution, il voulait l’instrumentaliser pour son propre compte » a-t-il souligné.

Et de poursuivre : «Le  Mufti (Mohammad Rachid Kabbani) a bien agi quand il s’est opposé aux tentatives du courant du Futur de s'accaparer les institutions de Dar al-Fatwa » ajoutant que « le courant du Futur cherche à établir un conseil législatif religieux substitut pour nommer à sa tête un second mufti ».