La conférence initialement intitulée « Palestine, vers quelle justice ? » est annulée, les raisons restent floues.
Dans le cadre de la Semaine contre l'Apartheid israélien 2013, le Collectif Palestine Paris 8 et Génération Palestine ont organisé une conférence-débat exceptionnelle.
Mais les intervenants de renoms comme Brahim SENOUCI, membre du Comité organisateur du Tribunal Russell sur la Palestine qui devait énoncer les conclusions du TRP pour quelles perspectives ou Saleh ABDEL JAWAD, sociologue et professeur à l’Université de Birzeit (Ramallah) qui devait quand à lui dénoncer un sociocide des Palestiniens, ont annulé au dernier moment leur venue.
Michel WARSCHAWSKI, militant anti-colonialiste israélien, lauréat du prix des droits de l’Homme (France) devait quand à lui intervenir sur les dessous de la politique israélienne pour une isolation institutionnalisée des palestiniens figurait également parmi les absents.
La déception est grande mais la présentation du livre "Israël, un État d'apartheid ? Enjeux juridiques et politiques", à l'occasion de sa sortie aux Editions l'Harmattan reste tout de même riche en information.
Présenté par Julien SALINGUE, doctorant en science géopolitique et Celine Lebrun, bloggeuse spécialiste sur le sionisme en « Israël » qui ont tout deux co-dirigé l'édition de cet ouvrage, celui ci regroupe les contributions des intervenants au colloque "Israël, un État d'apartheid ?".
On se souvient du bruit assourdissant, des lobbys sionistes, à l'annonce l'an dernier, de cette rencontre. A force de pression sur la présidence de l'université paris 8, la censure a eu le pas sur le droit fondamental de liberté d'expression et d'opinion en France.
Pour Monsieur Salingue, la question sur l'Apartheid israélien est à différencier de celui de l'Afrique du Sud. Les motivations n'étant absolument pas identiques. Pour le premier il s'agit bel et bien d'une volonté d'isolation totale voire de disparition du peuple occupé comme on a pu le voir en Australie ou aux Etats unis. Alors que l'apartheid des « blancs » sur les noirs concernait plutôt la domination d'un peuple sur un autre.
Il précise que le livre cherche à sortir le lecteur du domaine purement sentimental et « faire la lumière objective » sur les lois et coutumes instaurées dans ce pays.
Tout en rappelant qu'en tant qu'occupant, l'entité sioniste ne respecte pas les conventions de l'ONU sur le traitement de l'occupant sur l'occupé, le doctorant dénonce un système judiciaire en deux temps. Les palestiniens et les israéliens ne sont pas régis par les mêmes lois et le droit de vote ne concerne pas non plus les citoyens des territoires occupés.
L'intervention de Celine Lebrun concernait surtout l'action militante contre l'entité sioniste, une « nécessité » selon elle, mais qui se confronte à de nombreuses difficultés. La première étant d'abord et avant tout un travail sans relâche des lobbys sionistes qui visent à faire avorter tout entrain à la cause.
Elle déplore également un phénomène « passion » envers les palestiniens, un phénomène éphémère car il apparaît lors de guerres mais ne perdure pas dans le temps, « Les gens s’essoufflent rapidement »
Insistant sur l'importance du boycott universitaire contre l'entité sioniste et plus généralement contre toutes les organisations ou institutions qui financent l'Université israélienne, la bloggeuse a insisté sur la nécessité de mettre en place un renforcement d’échanges entre étudiants palestiniens et français.
Et de conclure « La campagne BDS permet par l'isolement de faire sortir de l'isolement ».
Eline Briant