Les belligérants semblent se préparer à un nouveau round de batailles féroces pour tenter de faire basculer les rapports de forces, les pressions des pays du Golfe ...
Le Liban est balloté entre la guerre en Syrie, où les belligérants semblent se préparer à un nouveau round de batailles féroces pour tenter de faire basculer les rapports de forces, les pressions des pays du Golfe, qui comportaient des menaces à peine voilées d’expulser les Libanais qui y travaillent, sous prétexte que le Liban ne respecte pas la politique de dissociation à l’égard des événements en Syrie, et, enfin, le dossier délicat et décisif des élections législatives.
Décisif, car de l’issue du scrutin dépendent la stabilité et l’avenir du pays.
Sur ce dernier point, le processus lancé par le président de la République et le Premier ministre en signant le décret de convocation du collège électoral suit son chemin naturel.
Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a émis ce vendredi une circulaire annonçant l’ouverture dès lundi 11 mars du dépôt des candidatures pour les législatives prévues le 9 juin. Les candidatures peuvent être déposées jusqu’au 10 avril.
Mais cela ne signifie pas que les élections auront lieu à la date prévue, surtout en l’absence d’un accord entre les principales forces politiques sur une loi consensuelle.
A ce sujet, un flou entoure les démarches qui ont lieu dans les coulisses pour essayer de trouver un compromis basé sur la parité entre les modes de scrutin majoritaire et proportionnel.
Les négociations se déroulent principalement entre le président du Parlement Nabih Berry, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, (qui coordonne son action avec le Courant du futur de Saad Hariri), et le chef des Forces libanaises Samir Geagea.
Mais jusqu’à présent, aucun indice ne montre que le Moustaqbal est disposé à faire des concessions significatives pour débloquer le dossier.
Sans doute qu’il mise sur des changements rapides en Syrie, qui modifieraient les équilibres internes en sa faveur.
Si aucun accord n’est conclu, il est clair que le 8-Mars et le Courant patriotique libre du général Michel Aoun n’accepteront pas l’organisation des élections sur la base d’une loi dont personne ne veut (à part MM. Hariri et Joumblatt) et qui donne une avance claire au 14-Mars à cause du découpage des circonscriptions et du mode de scrutin majoritaire, défavorables aux chrétiens.
Toutes les options sont donc ouvertes, y compris le vote en séance plénière du projet orthodoxe, qui sera forcément rejeté par le président Michel Sleiman, ce qui provoquerait le report de facto des élections.
Pour éviter d’en arriver là, et pour que le report soit le fruit d’un commun accord entre toutes les forces politiques, M. Joumblatt, s’est prononcé mercredi pour un ajournement limité des élections, le temps que l’électorat soit familiarisé avec la pratique de la proportionnelle.
«Je considère qu’un report technique des élections de deux ou de trois mois est acceptable, les électeurs n’étant pas encore familiarisés avec la proportionnelle et la façon de la mixer avec la majoritaire», a-t-il dit.
Le chef du PSP a ajouté qu’il ne se présenterait pas aux élections en cas d’adoption du projet orthodoxe.
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