24-11-2024 10:38 AM Jerusalem Timing

Arabie-saoudite: L’encombrant dossier des prisonniers politiques

Arabie-saoudite: L’encombrant dossier des prisonniers politiques

Les militants des droits de l’Homme hausse le ton : communiqué mettant en garde le roi Abdalah..

 

Un haut-fonctionnaire de la  sécurité saoudienne  a reconnu que "prés de  2772 détenus sont dans les prisons saoudiennes" alors que   les "organisations des droits de l'homme confirment qu'il y a au moins 30 mille détenus dans le pays" .

En effet,  selon  l'agence d'information saoudienne officielle,  le porte-parole de la sécurité publique du ministère de l'Intérieur, le général Mansour al-Turki,  a déclaré lors d'une visite à Buraidah que "les détenus dans les prisons étaient chiffrés au nombre de 2772, dont 2221 Saoudiens et 551 de 41 pays arabes et étrangers."

Cela dit, l'organe officiel de droits de l'homme a annoncé à l'automne 2011 qu'il y avait " 4400 détenus politiques dans les prisons saoudiennes mais d'autres organisations des droits humains ont indiqué qu'il y a au moins 30 mille prisonniers, tandis que les autorités nient l'existence de prisonniers politiques dans leurs prisons".

De leur côté, des militants des droits de l'homme ont accusé les autorités saoudiennes de détenir des milliers de personnes sans inculpation ni jugement, notant qu'elles accordent un traitement de faveur aux extrémistes par rapport aux  dissidents politiques venant d'autres régions.

 

L'Association pour les droits civils et  politiques en Arabie Saoudite met en garde le roi Abdallah

34 membres de l'Association pour les droits civils et politiques en Arabie Saoudite ont signé  une déclaration dans laquelle ils appelent à la démission du  ministre de l'Intérieur  pour le juger.

Selon le site de l'agence d'information saoudienne alJaziraalarabya ,  qui a publié le communiqué, " des membres de l'Association ont adressé un message fort au  roi saoudien : "Ce n'est plus  un secret,  Ô Serviteur des Deux Saints,  l'escalade des violations des droits de l'homme,  tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des prisons. Ces  violations n'ont épargné aucune  famille dans ce pays , toutes les familles ont été touchées par le feu de la haine ".

Le texte  souligne que "la répression, l'arrestation arbitraire , les procès secrets, la torture ou le harcèlement en prison et autres  atrocités et injustice pratiquées dans les prisons saoudiennes n'ont même pas épargné  les militants des droits de l'homme ou ceux des  réformes politiques ou les penseurs , en raison de la politique répressive du  ministre de l'Intérieur sous  prétexte de la lutte contre le terrorisme ".

La déclaration a indiqué que" le terrorisme ne peut-être combattu par celui qui la pratique  comme c'est le cas avec le ministre de l'Intérieur, le prince Mohammed Ben  Nayef  et d'autres personnes qui rejettent le pluralisme et ne reconnaissent pas les droits de l'homme , ni croient en la culture  de la tolérance, au contraire ces personnes répandent  une culture de l'extrémisme et de la violence".

Le communiqué appelle "à lutter contre  le terrorisme d'État et l'extrémisme religieux".

Le texte exhorte  "le roi Abdallah de prendre une position ferme à l'égard des violations massives des droits de l'homme dans et en dehors des prisons saoudiennes".

L'Association appelle à  la formation d'une  Haute instance d'enquête indépendante sur les méthodes  d'interrogatoire pratiquées par les responsables sécuritaires saoudiens. Aussi, elle exige le   licenciement du chef du département des enquêtes et des poursuites judicaires, Mohammed Abdallah à cause de  son incapacité à exercer ses fonctions et sa complicité avec le ministre de l'Intérieur dans l'exercice des violations des droits de l'homme.
 
La déclaration insiste sur  l'annulation de tous les jugements des procès qui se sont tenus en secret, ainsi que la libération de tous les détenus politiques qui ont été jugés sans procès, d'annuler tous les aveux extorqués en détention sans la présence  d'un avocat .


Pendant ce temps, les manifestations se poursuivent dans différentes régions du royaume, en protestation contre l'arrestation arbitraire et la torture des femmes détenues dans les centres de détention; appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Mohammed ben Nayef.

Dans la ville d'alMadina,   les manifestants ont exhorté les  organisations internationales d'intervenir pour élucider le sort des détenus, et à Ryad des étudiants protestataires ont vilipendé le  ministre de l'Intérieur exigeant sa démission et  son procès.