22-11-2024 06:54 AM Jerusalem Timing

Nigeria : le groupe Ansaru dit avoir tué les 7 étrangers enlevés

Nigeria : le groupe Ansaru dit avoir tué les 7 étrangers enlevés

Il s’agit de deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Italien et un Britannique. Londres, Rome et Athènes ont confirmé leur liquidation.

Photo des otages tuésLe groupe islamiste nigérian Ansaru a annoncé samedi avoir tué sept étrangers enlevés dans le nord du Nigeria, selon le groupe de renseignement SITE, trois semaines après le rapt de deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Italien et un Britannique sur un chantier.
  

Aucune confirmation de ces assassinats n'a pu être obtenue auprès des autorités nigérianes.

Confirmation britannique, italienne et grecque

Parmi les pays d'origine des sept otages,  la Grande Bretagne d'abord, puis l'Iralie et la Grèce ont confirmé la liquidation.

 "Je suis en mesure de confirmer qu'un Britannique travaillant dans le secteur de la construction, retenu en otage depuis le 16 février, a probablement été tué quand il était aux mains de ses ravisseurs, ainsi que six autres étrangers dont nous pensons aussi qu'ils ont été assassinés", a indiqué le chef de la diplomatie britannique William Hague dans un communiqué.


   "La responsabilité de cette issue tragique incombe totalement aux terroristes", a souligné M. Hague, condamnant de la façon la plus vigoureuse "ce meurtre de sang-froid".

Les communiqués du groupuscule

Des éléments du groupuscule AnsaruDans le communiqué, le groupe a déclaré que suite aux actions menées par les gouvernements britannique et nigérian pour libérer les otages, et aux arrestations et aux exactions qu'ils auraient perpétrées, il a été poussé à exécuter" les otages, rapporte le réseau américain de surveillance des sites islamistes SITE.
 

 Il cite un communiqué rédigé en arabe et en anglais publié ce samedi et évoque "des captures d'écrans" d'une vidéo "montrant les otages morts".

Un responsable de la société libanaise de construction qui employait les sept hommes enlevés le 16 février, la Setraco, a déclaré à l'AFP ne pas pouvoir confirmer l'information.
  

Dans un communiqué envoyé par e-mail à des journalistes deux jours après l'enlèvement, Ansaru avait déclaré avoir "en otage sept personnes, dont des Libanais et leurs collègues européens, travaillant pour Setraco".
 

Sept hommes - deux Libanais, deux Syriens, un Britannique, un Grec et un Italien - avaient alors été capturés dans le village de Jama'are, dans l'Etat de Bauchi (Nord), selon un responsable de Setraco.
 

Dans sa revendication du rapt, le groupe Ansaru avait invoqué "des transgressions et des atrocités commises envers la religion d'Allah (...) par les pays européens dans plusieurs endroits dont l'Afghanistan et le Mali".

Le répertoire d'Ansaru

Ansaru, dont le chef serait le Nigérian Khalid Al-Barnawi, est considéré comme une faction du groupe islamiste nigérian Boko Haram, tenu pour responsable de la mort de centaines de personnes dans des attaques menées dans le nord et dans le centre du Nigeria depuis 2009.
 

Des membres de Boko HaramBoko Haram a par ailleurs revendiqué, dans une vidéo postée sur internet le 25 février, l'enlèvement d'une famille de sept français - dont quatre enfants - dans le nord du Cameroun. Cette vidéo était cependant très différente des précédentes vidéos publiées par Boko Haram et le groupe n'avait auparavant jamais revendiqué d'enlèvement d'étrangers.
  
En revanche, Ansaru a été cité comme étant lié à plusieurs enlèvements dont ceux, en mai 2011, d'un Britannique et d'un Italien travaillant pour une entreprise de travaux publics dans l'Etat de Kebbi. Les otages avaient été tués en mars 2012 dans l'Etat voisin de Sokoto au cours d'une tentative de libération.
  
Ansaru a aussi revendiqué l'enlèvement d'un ingénieur français dans l'Etat de Kastina, frontalier avec le Niger. On ignore toujours où se trouve cet otage.

Opération de l'armée

L'annonce de l'exécution des sept étrangers survient alors que l'armée nigériane dit avoir mené, vendredi, une nouvelle opération à Maiduguri, fief du groupe islamiste Boko Haram, dans le Nord-Est du Nigeria. Selon l'armée, une vingtaine de militants islamistes présumés ont été tués ainsi que deux soldats.
  
Il s'agit de la dernière d'une série d'actions menée par la JTF, force conjointe de l'armée et de la police, contre "les terroristes de Boko Haram".
En dix jours, cette force dit avoir tué 52 membres présumés de ce mouvement et en avoir arrêté 70, sans que cela puisse être confirmé de source indépendante.
  
Goodluck Jonathan Pour la première fois depuis son élection en 2011, le président nigérian Goodluck Jonathan s'était rendu, jeudi et vendredi, dans deux Etats du Nord-Est, particulièrement secoués par les attaques de Boko Haram.
 

Au cours de sa visite, le chef de l'Etat avait rejeté toute possibilité d'amnistie pour Boko Haram, considérant comme impossible de négocier avec un groupe dont l'identité des membres et les revendications restent floues.
  
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, et le premier producteur de pétrole du continent. Le pays est divisé entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à dominante chrétienne.