Pyongyang assimile ces exercices à l’invasion du Nord par le Sud aidé de Washington.
Les troupes sud-coréennes et leur allié américain ont entamé lundi leurs manoeuvres militaires annuelles, vivement condamnées par la Corée du Nord qui a menacé Séoul et Washington de frappe nucléaire et suspendu sa ligne de communication en cas d'urgence.
La Corée du Sud et les Etats-Unis --qui comptent 28.500 soldats dans le sud de la péninsule-- ont lancé leurs manoeuvres baptisées "Key Resolve". Celles-ci sont majoritairement virtuelles, mais elles mobilisent des milliers de soldats (10.000 Sud-Coréens et 3.500 Américains).
Pyongyang a condamné ces exercices qu'il assimile à l'invasion du Nord par le Sud aidé de Washington.
Ces manoeuvres interviennent après une semaine de très fortes tensions sur la péninsule: le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi de nouvelles sanctions contre Pyongyang.
Après le vote de l'ONU, le régime nord-coréen a fait savoir qu'il considérait désormais comme nuls et non avenus "tous les accords de non-agression entre le Nord et le Sud".
Le Rodong Sinmun, le quotidien du parti communiste nord-coréenne, a annoncé dans son édition de lundi "la fin complète" de l'accord d'armistice.
"Avec l'armistice qui +a explosé+ (...), personne ne peut prévoir ce qui se passera sur ce territoire à partir de maintenant", a prévenu le journal.
Le ministère sud-coréen de l'Unification --chargé des relations entre les deux voisins-- a annoncé lundi que le Nord semblait avoir mis en oeuvre une autre de ses menaces, la suspension du téléphone rouge entre Pyongyang et Séoul, lien de communication en cas d'urgence.
Cette ligne, installée en 1971, a été suspendue à cinq reprises par le Nord, la dernière fois en 2010. Les deux parties l'utilisent habituellement deux fois par jour, mais "le Nord n'a pas répondu ce matin", a indiqué une porte-parole du ministère.
Menaces, bravades et démonstrations de force sont habituelles de part et d'autre de la ligne de démarcation coréenne depuis la fin de la guerre fratricide il y a presque 50 ans, mais certains observateurs jugent la situation si tendue que le moindre incident pourrait avoir des conséquences graves.
Selon le ministère sud-coréen de la Défense, le Nord prépare pour cette semaine des manoeuvres interarmées.
Les casernes situées sur les îles nord-coréennes proches de la frontière maritime --contestée par Pyongyang-- ont placé leurs canons en position d'attaque, ont indiqué des responsables du ministère.
L'armée "est prête à mener une guerre totale", avait lancé vendredi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un tandis que son allié chinois a appelé "au calme et à la retenue", exhortant les antagonistes à "s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver les tensions".
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye, entrée en fonction il y a deux semaines, avait de son côté jugé la situation "très grave" et promis de répondre "fermement" à toute provocation du Nord.
Elle doit réunir son cabinet ministériel lundi, pour la première fois depuis le début officiel de son mandat.