L’ACPRA, qui affirme avoir constitué un dossier recensant "des centaines de violations des droits de l’Homme au cours des deux dernières années", aide leurs victimes à porter plainte..
Un tribunal saoudien a condamné deux défenseurs des droits de l'Homme à de lourdes peines de prison et dissous leur association.
Le juge de la cour criminelle de Ryad a ordonné, dans un verdict, "la dissolution, pour non obtention d'autorisation, de l'Association saoudienne pour les droits civiques et politiques (ACPRA) et la saisie de ses avoirs".
Il a également confirmé une peine de six ans prononcée par un tribunal de première instance contre l'un des animateurs de l'association, Abdallah al-Hamed, et y a ajouté une nouvelle peine de cinq ans.
M. Hamed a été aussi condamné à une interdiction de voyage de onze ans qui commencera à sa sortie de prison.
L'autre animateur de l'ACPRA, Mohammed Gahtani, a été condamné à dix ans de prison et à une interdiction de voyage de dix ans à sa sortie de prison.
Les deux hommes, qui comparaissaient libres, ont été condamnés pour avoir violé une loi sur la cybercriminalité, ayant abondamment utilisé Twitter pour dénoncer de nombreux aspects de la vie politique et sociale du royaume ultraconservateur.
Le tribunal a ordonné l'arrestation des deux condamnés qui se sont félicités à l'annonce de leur jugement, qualifiant leur combat de "jihad pacifique" et affirmant leur intention de le continuer .
MM. Hamed et Gahtani ont trente jours pour interjeter appel. M. Gahtani avait indiqué en juin 2012 avoir été accusé, conformément à la loi sur la cybercriminalité, de "semer la sédition", de "se rebeller contre l'autorité" du roi, et de considérer que le pouvoir "instrumentalise la religion".
L'ACPRA, qui affirme avoir constitué un dossier recensant "des centaines de violations des droits de l'Homme au cours des deux dernières années", aide leurs victimes à porter plainte. Selon elle, 30.000 personnes seraient détenues pour des raisons politiques.
Le procès contre l'association ACPRA a commencé en Juin dernier avec plusieurs chefs d'accusation, notamment le fait d'avoir qualifié le régime des alSaoud "de se cacher derrière la religion et de pratiquer la répression systèmatique ". Aussi, que la justice saoudienne est oppressive ".