Et à un nonagénaire père d’une actrice.Appels aux miliciens pour prendre des femmes en esclavage.Encore des miliciens arabes et libanais tués. Encore des massacres. La journaliste ukrainienne libre.
Depuis le début de l’insurrection, les « pseudos révolutionnaires » de l’armée syrienne libre (ASL) ont fait preuve d’une cruauté inégalable, rivalisant de loin avec les exactions qu’ils reprochaient aux forces de sécurité syrienne.
Acteurs, journalistes, présentateurs de télévision, sportifs, médecins, fonctionnaires de la fonction publique, manifestants, citoyens ordinaires, jeunes, vieux, et parfois des femmes,...., il suffisait d’exprimer une position sympathisante avec les autorités syriennes ou l’armée régulière, ou de refuser l’insurrection armée pour subir leur opprobre : enlèvements, tortures, humiliations, liquidations, égorgements, les moyens les plus barbares et moyenâgeux sont infligés aux Syriens.
La semaine passée, leur toute dernière victime a été l’un des personnages touristiques de la ville d’Alep le plus connu, aussi bien des Aleppins, que des visiteurs et touristes de la ville, et connu sous l'appellation de "l'Homme Jaune".
Cela fait une trentaine d’années qu’Abou Zaki se promène dans ses vieux souks, tout vêtu de jaune citron, de la coiffure aux souliers, y compris son téléphone portable et son chapelet.
Il gagnait sa vie d’un salaire mensuel que la municipalité lui offrait, ainsi que des prises de photos qu’il accordait aux touristes.
Comme à Abou-Greib
Hélas ses 70 ans d’âge ne lui ont pas épargné d’être enlevé par des miliciens de l’ASL, d’être emmené de gré au « comité de sécurité de la révolution » (instance de sécurité créée par les insurgés), pour y subir les gifles sur son visage rouquin, sur le cou, sans oublier les humiliations et les insultes, sous prétexte qu’il est « un collabo du régime ».
Quoiqu’elles ne sont pas du tout sanguinaires, les images vidéos qui filment les sévices humiliants infligés à cet homme sont d’une violence inouïe, car horriblement gratuites : un des ravisseurs lui a mis le pied sur la tête, lui a demandé d’aboyer, de dire qu’il aime l’ASL,..., plusieurs insurgés se sont succédés pour lui arracher les moustaches. Tout en prenant des photos, rappelant curieusement les exactions des tortionnaires américains dans la prison d’Abou-Greib.
Et un nonagénaire aussi, le père d'une actrice
Un autre syrien, encore plus vieux que "l’homme jaune" d’Alep a lui aussi fait l’objet de la barbarie des miliciens de l’ASL.
Âgé de 90 ans, et vivant dans la localité de Haritane au nord d’Alep, Mahmoud Naanaa, père de la célèbre actrice syrienne Raghda a été enlevé ces derniers temps. Quelques jours plus tard, il a été pris en vidéo coiffé d’un bonnet et d’un châle frappés du drapeau de la tutelle française, adopté par l’ASL, en train de se démarquer de sa fille connue pour ses positions sympathisantes avec l’Etat et le régime syriens.
Un proche de l’actrice a confié au site Arabi-Press que le vieil homme souffre de démence depuis 8 années, excluant la possibilité que la vidéo soit publiée sur la toile, «car elle montrerait qu'il n’a plus ses pleines capacités mentales ».
Traitant l'actrice de « chabbiha », terme conçu et employée par les miliciens pour diaboliser les sympathisants du gouvernement, un message Facebook stupidement enfantin écrit que « le père de l’actrice a dit qu’il aimait dans le passé sa fille, mais qu’aujourd’hui, il adore la Syrie libre et prie Dieu de vivre le plus longtemps possible pour voir la chute du régime ».
Retour accéléré au Moyen âge
Et puis dans ce qui semble être un retour accéléré au Moyen âge, une de ses atrocités devrait entrer en vigueur prochainement. Selon Syria Truth, qui escorte son information d’une vidéo, le leader salafiste wahhabite jordanien Yasser al-Ajlouni qui influence les miliciens du front al-Nosra en Syrie a exhorté ces derniers à prendre en esclave les femmes alaouites et des chabihas, (en allusion aux sunnites qui soutiennent le regime syrien).
Il leur a même suggéré de les prendre en épouse sans mariage, ni dote. Leur seul devoir étant de certifier leur paternité pour les enfants mis au monde dans « les administrations législatives », en allusion aux instances juridiques instaurées arbitrairement dans les régions occupées par les miliciens du front al-Nosra.
Le roi abdallah, le père d'al-Mahdi
Syria Truth assure aussi que cheikh Ajlouni est très proche des services de renseignements jordaniens, voire du trône jordanien. Le mois dernier, il a prononcé un discours dans lequel il a dit que le roi Abdallah II est le père du Mahdi attendu et la reine Rania sa mère. Plus encore, il a prédit que ce Mahdi va libérer la Terre sainte et la péninsule arabe d’une invasion persane imminente, qu’il conquerra la Perse, le Khorāsān, l’Inde et la Chine, et qu’il éradiquera la suprématie russe et chinoise !
500 chefs-miliciens jordaniens
Malgré les allégations jordaniennes officielles, démentant toute implication dans le conflit syrien, le nombre de salafistes jordaniens dépêchés en Syrie dépasse les 500, qui de surcroit, constituent les principaux dirigeants du front al-Nosra. Syria Truth confirme qu’ils sont envoyés sous la supervision des agents de renseignements jordaniens, Ces dernier feignent parfois procéder à des arrestations des militants salafistes, mais temporairement. Tout de suite apres, ils sont envoyés en Syrie !
80 Saoudiens tués, et 150 à 200 Tunisiens
Concernant les miliciens étrangers qui combattent en Syrie, le journal koweïtien as-siyassa a révélé que le nombre des miliciens saoudiens tués en Syrie s’élève à près de 80 depuis deux ans, la plupart dans les gouvernorats d’Idleb, d’Alep et de Homs.
Concernant le nombre des tués tunisiens, leur nombre vacille selon Syria Truth entre 150 et 200, lesquels font partie aussi bien des Frères Musulmans que des salafistes.
Par ailleurs le site a assure aussi que près de 43 tunisiens son entrés dernièrement en Syrie, via le gouvernorat d’Iskenderun occupé par la Turquie. Une vidéo montre les images d’une vingtaine d’entre eux se présentant comme étant « le bataillon tunisien », à bord d’un camion, dans l’une des régions frontalières de la province d’Alep.
Raqa: le chef de la sécurité politique tué
A Raqa, au nord-ouest du pays, les dernières informations rendent comptent de la mort du chef du département de sécurité politique, Tayssir Kahilé, tué dans les combats avec les miliciens d’al-Nosra d’Al-Qaïda, venus dans leur majorité des régions avoisinantes, dont Deir Ezzor, Idleb et Homs.
Selon le journal Al-Watan, proche du gouvernement, les quartiers de cette ville sont tombés entre les mains des miliciens parce que les habitants refusent de prendre part aux combats, de part et d’autre. Alors que certains quartiers luttent encore.
Plusieurs administrations ont été saccagées ainsi que le centre culturel où les sculptures et les tableaux ont tous été détruits. L’armée gouvernementale poursuit le siège de la ville qui n’a pas été le théâtre de contestation tout au long de l’insurrection.
Dans la province de Raqa, rapporte Syrian Documents, 7 miliciens ont péri à Dar Sawame, dans une tentative d’attaque contre une position de l’armée régulière.
Alep : massacre, combats intestins, et mausolée détruit
A Alep, un nouveau massacre a été révélé dimanche. Les autorités syriennes ont déclaré avoir retrouvé une vingtaine de cadavres de jeunes syriens jetés dans le fleuve Kwek, dans le quarteir Boustane Bacha occupée par les miliciens, rappelant le massacre de janvier dernier au cours duquel 80 cadavres ont été repêchés, et qui a été comme d’habitude attribué par les miliciens aux forces gouvernementales, alors que de nombreux proches des victimes ont assuré qu’ils étaient sympathisants du régime.
Le centre médiatique d’Alep, proche de l’insurrection, a diffusé des photos de cadavres couverts de linceuls blancs, dont certains portaient des tenus militaires.
De plus, selon Syrian Documents, deux miliciens de l’ASL ont été tués dans le quartier Khan el-Assal où les forces gouvernementales réalisent des avancées progressives.
Combats fratricides
Et dans le quartier Haydariyyé, au nord de la ville, des combats fratricides entre deux milices islamistes extrémistes « Fajr al-Islam » (Aube de l’Islam) et « Ghouraba Sham » (Les étrangers du Levant) ont eu lieu au cours duquel des tues et des blessés sont tombés de part et d’autre, ainsi que dans les rangs des citoyens. C’est une source de l’opposition qui a révélé ces faits assurant que les efforts sont déployés pour les réconcilier.
Le quartier Haydariyyé a été le théâtre de plusieurs manifestations contre les exactions des miliciens de l’ASL qui s’accaparaient la distribution du pain.
Selon Arabi-Press, la plupart des combats intestins entre les milices sont dues aux différends sur la distribution des butins spoliés des administrations publiques.
7 miliciens tués
Dans le quartier Ashrafiyyé à majorité kurde, ce sont 7 miliciens qui ont péri à ses confins, dans une tentative d’incursion à laquelle une centaine a participé.
La semaine passée, une importante manifestation des habitants de ce quartier a réclamé le départ des milices de la région avoisinante Bani Zeid, dans laquelle sont retranchés depuis plus d’un mois des centaines d’insurgés armés.
D’après Arabi-Press, ces derniers ont ouvert le feu contre le rassemblement tuant une quinzaine de civils.
Encore un mausolée détruit
Par ailleurs, une vidéo signée de l’ASL a montré les images du bombardement du mausolée d’un cheikh sunnite de l’école soufie. Selon Syria Truth, ce mausolée devrait a fortiori se trouver à Alep, où se trouvent de nombreux sites similaires. La voix de l’interlocuteur qui apparait dans la vidéo révèle son appartenance à un pays du Maghreb. Plusieurs mausolées et tombes ont été également saccagés par l’ASL, dont la tombe du père du mufti syrien, cheikh Ahmad bader Hassoune, dont le fils aussi a été tué par cette milice.
Homs : libanais tués, la journaliste ukrainienne libre
Dans le gouvernorat de Homs, 7 miliciens libanais ont été tués dans la région de Qseir, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’insurrection syrienne et un nombre indéterminé ont été faits prisonniers. Parmi les tués figurent le chef du groupe, Abou Wael le Libanais, qui a succombé dans un raid aérien.
Par ailleurs, et selon l’agence Russia Today, la journaliste ukrainienne Ankhar Kotchneva enlevée à Qseir le mois d’octobre 2012 est parvenue à s’enfuir de ses ravisseurs et est désormais libre, ont rapporté son époux et le ministère ukrainien des affaires étrangères.
Toujours à Homs, les miliciens al-Nosra d’Al-Qaïda avaient samedi bombardé la raffinerie de pétrole, tuant un ouvrier et y provoquant un incendie.
Damas: une famille égrogée et pilonnage de quarteirs
A Damas, deux militants de l’ASL ont été tués dans un pilonnage des forces gouvernementales contre le quartier Qaboune. Alors que des accrochages ont lieu dans l’entourage de l’école de police à Harasta.
Dans le camp palestinien de Yarmouk, aux confins de la capitale, un libanais Omar Abdallah Yahia a été tué.
Dans l’après-midi de ce lundi, rapporte l’agence officielle Sana, des obus ont été tirés par des miliciens contre le quartier Bab-Sharki, tuant trois civils, et en blessant 28 autres.
De plus, un obus de mortier s’est abattu contre le stade Tichrine, durant un match amical, blessant des joueurs et des administratifs.
Dimanche, les cadavres de 14 membres d’une même famille ont été retrouvés dans la localité de Mliha, à l’est de Damas. Selon l’OSDH, il s’agit de 7 femmes, dont une vielle, de trois enfants en dessous de 16 ans, et de 4 hommes, dont un vieux. Tous ont été égorgés, à la manière du front al-Nosra et de l’ASL lorsqu’il s’agit de décimer des familles sympathisantes du régime.