Le tout pour la satisfaction d’Israël
Au Liban, à Chypre, en Bulgarie, en Amérique Latine, partout le nom du Hezbollah est mêlé dans le cadre d’une vaste campagne de dénigrement orchestrée dans le but de maintenir le parti sous pression, à la grande satisfaction d’Israël, qui regarde les autres de tomber sur son pire ennemi.
Si la dernière tentative d’inscrire le parti sur la liste terroriste européenne –en raison de son rôle présumé dans l’attentat de Burgas, le 18 juillet 2012- a échoué, les initiateurs de cette campagne, qui trouve un écho au Liban, ne baissent pas les bras.
Le matraquage médiatique et politique doit se poursuivre sans répit, quitte à ressortir de vieilles histoires mille fois ressassées dans la presse, à les amplifier, en y ajoutant du grain.
Après avoir impliqué le nom du Hezbollah dans la tentative d’assassinat du député Boutros Harb, dans les combats en Syrie, dans les événements à Bahreïn, un nouveau-ancien sujet est remis sur le tapis: celui du réseau d’écoutes ultrasophistiqué, rapporté dimanche par Radio Liban libre (RLL, Forces libanaises).
Petite parenthèse, le chef des FL, Samir Geagea, a rejeté sur le Hezbollah la responsabilité de l’éventuelle implantation au Liban du Front al-Nosra, proche d’Al-Qaïda.
Donc selon RLL, le Hezbollah aurait récemment développé un réseau d’écoutes, créé des stations dans certaines régions du Mont-Liban et parsemé le territoire de petits radars reliés à un opérateur central. Une partie des informations glanées sur le réseau de téléphone fixe ainsi que sur les réseaux de téléphonie mobile serait aussitôt envoyée en Iran, de même que des photos, des vidéos et d’autres services électroniques. Les relais seraient fixés sur les biens publics, ajoute RLL.
Cette information a été reprise et développée ce lundi par le quotidien Al-Joumhouria, proche du 14-Mars. Dans un article intitulé «Le danger du Hezbollah… sur les sommets des montagnes», le journal apostrophe l’Etat libanais, notamment «les ministères contrôlés par le Courant patriotique libre».
La parole est accordée au député islamiste Khaled Daher (qui mène une campagne de dénigrement sans précédent contre l’Armée libanaise, menaçant d’appeler à la sédition les officiers sunnites). Le parlementaire affirme détenir des informations «sûres» sur l’installation par le Hezbollah d’«un réseau de communication sur les sommets des montagnes, y compris à Akkar et Denniyé, pour servir les intérêts de l’Iran».
Le ministère des Télécommunications avait publié un communiqué assurant que le réseau de téléphonie fixe et mobile appartenant à l’Etat n’est pas utilisé par le Hezbollah. Mais le démenti du ministère est soit occulté soit réduit à sa plus simple expression par les médias actifs dans le cadre de la campagne contre le Hezbollah.
Médiarama