Une première à Tripoli en proie à des accrochages intestins presques quotidiens.
Les chefs des lignes de fronts à Bab el-Tebbané (Tripoli) ont proclamé la révolte contre les politiciens et hommes de religion dans un communiqué publié par «les comités populaires à Tripoli», à l’issue d’une réunion à la permanence du dénommé Amer Arich.
«Nous refusons que les habitants de Tripoli payent le prix de tensions politiques liées à des projets extérieures, et que notre ville soit prise en otage par des intitulés qui ne représentant pas son tissu social», indique le texte.
Les participants à la réunion ont demandé à l’Etat d’assumer ses responsabilités qui consistent à «protéger les habitants du Liban-Nord et de Tripoli, contre les agressions des gangs du régime syrien».
Interrogés par Al Akhbar, un des chefs des groupes armés, Ziad Saleh, surnommé Ziad Alouki, a déclaré: «Nous en avons ras-le bol d’être exploités par les politiciens et les hommes de religion. Nous n’accepterons plus désormais qu’ils nous montent contre nos frères chiites et alaouites. Nous en avons assez de cette guerre absurde.»
Des connaisseurs de la ville de Tripoli affirment que ce mouvement de révolte est dirigé contre un cheikh salafiste accusé de ne distribuer que des miettes de l’aide financière qu’il reçoit.
La fronde ne cible pas seulement ce cheikh.
Les chefs des groupes armés ont laissé éclater leur colère contre l’officier à la retraite Amid Hammoud, considéré contre la principale figure militaire du Courant du Futur non seulement au Liban-Nord mais dans tout le pays.
Ils lui ont fait assumer la responsabilité de la tension sécuritaire qui règne dans la ville et de la campagne de lancement de bombes sonores ces dernières semaines dans plusieurs quartiers de Tripoli. Ils l’accusent aussi d’avoir caché le jeune homme responsable de ces jets de grenades, bien connu des services de sécurité.
Des sources bien informées affirment que l’intifada des caïds de quartiers jouit du soutien d’un éminent responsable sécuritaire au Liban-Nord et d’un responsable du cabinet du Premier ministre Najib Mikati.
Les habitants de Tripoli se sont transmis hier des texto accusant Amid Hammoud «de distribuer des armes à Tripoli pour provoquer une discorde sectaire». Il est écrit dans l’un de ces messages: «Tu possèdes des dépôts d’armes à Tripoli, comme celui qui a explosé, provoquant la mort de deux personnes. Mais la vérité a été dissimulée».
D’autres texto affirment «Hammoud, originaire de Batroun, est un intrus à Tripoli.»
Radwan Mortada, journaliste libanais proche de la majorité
Al Akhbar-Médiarama