Des pressions seraient exercées par l’Armée syrienne libre (ASL) contre le Front al-Nosra, à la demande des Américains.
L’irruption des Etats-Unis dans l’arène politique libanaise a coïncidé avec deux développements, régional et local.
Sur le plan régional, les événements en Irak semblent prendre une tournure dangereuse entre le Premier ministre chiite et les forces sunnites, à un tel point que Nouri al-Maliki a mis en garde contre l’éclatement de guerres civiles en Irak et au Liban en cas de chute du régime syrien. Ces propos se sont accompagnés de pressions sunnites sur le gouvernement irakien et d’une attaque, la première en son genre, contre l’armée régulière dans une région sous influence de l’opposition sunnite.
Sur le plan libanais, l’aggravation de la crise liée à la loi électorale augmente les dangers sécuritaires qui ont atteint le seuil critique, avec un risque de confrontation sunnite-chiite à partir de Saïda.
Certes, les mesures adoptées ont réussi jusqu’à présent à contenir le phénomène du cheikh Ahmad al-Assir.
Mais le danger ne réside pas seulement dans le mouvement de ce dignitaire. Des éléments extrémistes terroristes s’infiltrent dans des régions libanaises sensibles et commencent à construire une infrastructure, selon des rapports diplomatiques occidentaux.
Ces rapports ajoutent que les pressions exercées par l’Armée syrienne libre (ASL) contre le Front al-Nosra, à la demande des Américains, ont poussé des cadres de cette organisation à trouver refuge en Irak et au Liban. La présence de ces cellules terroristes ne tardera pas à transformer le Liban en champ d’opérations, comme c’est le cas en Irak. La multiplication ces derniers temps des attaques à mains armées contre les banques est un indice, car il est connu que ces organisations procèdent à ce types de méfaits pour se financer.
C’est dans ce contexte que la diplomatie américaine s’est activée pour exercer des pressions afin que les élections soient organisées à la date prévue. Le collège électoral a alors été convoqué et l’ouverture du délai de dépôt de candidatures a été jugée comme une pression supplémentaire sur les partis chiites et chrétiens hostiles à la loi de 1960.
C’est pour cela que le président du Parlement, Nabih Berry, a mis en garde contre toute tentative de «coincer» le camp opposé à cette loi. En d’autres termes, le chef du Législatif avertit que si les pressions se poursuivent, il serait contraint de convoquer une séance plénière pour voter le projet orthodoxe.
Des sources bien informées affirment que la priorité des Américains n’est pas d’organiser les élections en juin mais d’obtenir des garanties que le scrutin aura lieu avant mai 2014, c’est-à-dire avant l’élection présidentielle.
Johnny Mnayyar, journaliste libanais proche de la majorité
Al Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)-Médiarama