L’armée libanaise n’a pas le droit d’entrer dans les 12 camps de réfugiés palestiniens, en vertu d’un accord tacite entre les factions palestiniennes et l’armée.
Une personne a été tuée dans des affrontements qui ont éclaté, selon l’AFP, en raison de querelles familiales dans la nuit de lundi à mardi dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn Héloué entre des membres du Fatah et des islamistes, a-t-on appris de sources palestiniennes.
Les affrontements qui ont éclaté dans la nuit ont repris mardi en fin de matinée, poussant l'armée libanaise postée aux entrées de ce grand camp dans le sud du pays à envoyer des renforts pour éviter tout débordement à l'extérieur
du camp, a constaté le correspondant de l'AFP sur place.
L'armée libanaise n'a pas le droit d'entrer dans les 12 camps de réfugiés
palestiniens, en vertu d'un accord tacite entre les factions palestiniennes et l'armée.
Les heurts ont éclaté lorsque des membres du Fatah du président palestinien
Mahmoud Abbas, principale force à Aïn Héloué, ont tiré sur un homme soupçonné
d'appartenir au groupuscule islamiste Fatah al-Islam et d'être derrière des
incidents dans le camp, selon le responsable palestinien.
L'islamiste a été blessé mais un passant a été tué par les tirs, a-t-il précisé. Cinq autres personnes ont été blessées.
"Il s'agit d'une vengeance en raison de vieilles querelles", précise le responsable.
Les affrontements, qui ont éclaté dans deux quartiers du camp, impliquent
armes automatiques et roquettes.
Selon le site d’information Arabi-press, citant des sources à Ain el-Hilweh, les
violents affrontements ont opposé des groupes islamistes aux factions palestiniennes, après que des miliciens islamistes ont tenté de prendre le contrôle de la rue Fawqani (ou supérieure) dans le camp.
La source a indiqué que les hommes armés qui sont sortis des quartiers Tawarë et Safsaf ont essayé de prendre le contrôle de la rue mais que le Fatah a repoussé l'attaque, faisant plusieurs blessés dans leurs rangs.
L'un des sièges du Front Populaire de libération de la Palestine a été touché par une roquette RPG, blessant un certain nombre d’éléments.
Ces incidents interviennent après des affrontements entre des éléments du Fatah qui ont ouvert le feu sur Bilal Badr, un chef de file des groupes radicaux islamistes. Badr a été blessé ainsi que certain nombre de ses collègues.
Des dizaines de familles sont sorties du camp après les affrontements, dont
des familles syriennes réfugiées à Aïn Héloué après avoir fui le conflit dans
leur pays, selon la source palestinienne.
D'après la même source, 2.200 familles, dont des Syriens et des
Palestiniens, se sont réfugies à Aïn Héloué (plus de 45.000 habitants) le plus
grand des camps de réfugiés palestiniens au Liban, depuis l'éclatement du
conflit dans le pays voisin.
Les assassinats et les règlements de compte sont fréquents à Aïn Héloué,
qui se situe dans la banlieue de Saïda, la grande ville du sud du Liban, et où
des groupuscules extrémistes sont depuis des années installés à la faveur de la
misère qui y règne.
Les camps palestiniens du Liban sont considérés comme des poudrières. En
2007, des affrontements ont opposé pendant plus de trois mois l'armée libanaise
au groupe extrémiste Fatah al-Islam dans le camp de Nahr al-Bared (nord),
faisant plus de 400 morts, dont 168 soldats.