Un passant avait été mortellement blessé à la tête par des tirs provenant d’une jeep militaire.
La Turquie a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour la mort d'un passant tué par une balle « perdue » tirée par un gendarme lors d'une manifestation en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2005.
Ankara devra verser 80.000 euros aux proches de la victime, les juges de Strasbourg ayant estimé que, bien que les gendarmes affirmaient avoir tiré en l'air par légitime défense, il n'était "pas établi que la force utilisée pour disperser les manifestants et qui a causé la mort d'Abdullah Aydan était nécessaire".
La Cour européenne a également déploré que les deux procédures engagées par les requérantes aient duré plus de sept ans et n'aient "toujours pas pris fin".
Selon les faits rapportés par la CEDH, Abdullah Aydan avait été mortellement blessé à la tête le 6 septembre 2005 à Eruh (sud-est) par des tirs provenant d'une jeep militaire, alors qu'il attendait un autobus à l'écart d'une manifestation violente en faveur du chef du PKK Abdullah Ocalan.
Les juridictions turques "auraient dû approfondir leurs investigations ou procéder à une nouvelle évaluation des preuves afin de rendre compte des contradictions entre les témoins", a encore estimé la Cour.
Les parties disposent d'un délai de trois mois pour demander que l'affaire soit éventuellement renvoyée devant l'instance suprême de la CEDH, la Grande Chambre.