"Que pourrions-nous faire en cas d’épidémie ou de famine?», s’est interrogé le chef d’Etat libanais.
Le président de la République, Michel Sleiman, a comparé la guerre civile en Syrie à «un immense feu dans le voisinage». «Quand un feu se déclare près de votre maison, vous devez supposer qu’il se propagera et faire en sorte d’éviter cela», a déclaré M. Sleiman, soulignant dans ce contexte l’importance de la déclaration de Baabda qui stipule la distanciation du gouvernement libanais vis-à-vis de la crise syrienne.
«Le présence d’un million de réfugiés syriens en plus des 500000 réfugiés palestiniens fait que le quart des habitants du Liban sont désormais des réfugiés», a lancé le chef de l’État, qualifiant ces chiffres de «supérieurs à ce que tout pays peut supporter».
Et de poursuivre: «Le problème ne réside pas uniquement dans l’aide matérielle nécessaire pour assister ces réfugiés, mais dans la capacité géographique et démographique qui arrive à saturation, ainsi que dans les problèmes résultant de cette vague de réfugiés qui déferle sur le Liban et qui affecte le pays sur les plans social, économique et sécuritaire.»
«Pour des raisons humanitaires, nous ne pouvons pas arrêter le flot des réfugiés mais que pourrions-nous faire en cas d’épidémie ou de famine?»
Michel Sleiman a appelé à une conférence internationale dans le but de trouver les moyens de répartir les réfugiés sur d’autres pays, comme le prévoit la convention de Genève de 1979 en vertu de laquelle plusieurs pays étrangers sont convenus de répartir les dizaines de milliers de réfugiés fuyant à l’époque la guerre au Vietnam.
«Le monde devrait penser à soulager le Liban de ce fardeau», a insisté M. Sleiman. Le chef de l’État a affirmé que «la partition de la Syrie serait une catastrophe pour la région, mais elle n’aura pas lieu», ajoutant que «l’Europe, la Russie, les États-Unis et d’autres puissances majeures devraient s’entendre sur une solution et l’imposer aux Arabes et aux Syriens».
Combien de temps Bachar el-Assad peut-il encore tenir? «Plus qu’un mois», a répondu le président Sleiman. Relancé sur la possibilité qu’il puisse tenir des années, M. Sleiman a répondu: «Peut-être.»
source: mediaramalb