Il a mobilisé ses partisans pour sauver la mosquée Bilal ben Rabah de l’attaque de l’armée libanaise, une attaque qui n’a pas eu lieu!
De nouveau, cheikh Ahmad elAssir tente de s’attirer l’attention du public. Bien qu’il soit interdit par l’armée de se rassembler avec ses partisans au-delà des alentours de la mosquée Bilal ben Rabah à Saïda, celui-ci refuse d’obtempérer. Dernier show de ce cheikh salafiste, il a appelé mardi soir ses partisans à lui porter secours après « le début de la prise d’assaut par l’armée de la mosquée Bilal ben Rabah ». Aussitôt, ses partisans ont répondu à l’appel.
Ils sont descendus dans les rues de Beyrouth, Tripoli, la Békaa et le Sud, et bloqué les accès aux principales villes. Mais la vérité n’a pas tardé à apparaitre : En effet, tout a commencé lorsqu’un certain cheikh sympathisant avec elAssir, connu pour Assem elArifi, est arrivé à une position de l’armée à Abra, à bord d’une voiture avec de faux-papiers.
Les soldats étaient sur le point d’amener le cheikh et sa voiture à la caserne militaire de Saïda, mais voilà que son ange-gardien arrive avec quelques-uns de ses partisans pour empêcher l’armée de l’arrêter.
ElArifi se réfugie ensuite avec ses compagnons et alAssir à l’enceinte de la mosquée, et le fameux fauteur de troubles religieux commence à envoyer des messages téléphoniques et via facebook à ses partisans.
Selon le texto du message, « l’armée libanaise va prendre d’assaut la mosquée Bilal ben Rabah dans les quelques prochaines minutes sous prétexte de vouloir arrêter cheikh, Assem elArifi qui a enfreint aux règles de la circulation et refusé qu’il soit arrêté par les soldats postés à l’entrée de la mosquée », », appelant tous ses partisans à descendre dans les rues pour bloquer les routes sans incendier des pneus.
En effet, elAssir a annoncé un soulèvement global contre l’armée. Ses partisans sont venus à la mosquée portant leurs linceuls, alors que d’autres ont accompagné avec eux leurs enfants et épouses ! Le nouveau slogan du combat de ce jeune cheikh financé par le Qatar est « le retrait de toutes les forces militaires et sécuritaires des alentours de la mosquée et la levée du blocus complètement sur la région d’Abra », d’où il est originaire.
Mais le plus remarquable de toute cette scène fut la réaction rapide de certains commandants de groupes armés à Tripoli, comme Saad elMasri proche du Premier ministre Najib Mikati, et le cheikh salafiste elShahal qui ont appelé leurs partisans à descendre à la place Nour en solidarité avec le pauvre opprimé de Saida. C’est ainsi que des dizaines d’hommes armés se sont rassemblés pour assister à un discours de Shahal qui a menacé de décréter le jihad en cas de prise d’assaut de la mosquée !
Chose encore non moins intéressante fut le déchirement de certaines effigies du roi saoudien Abdallah ben Abdel Aziz de la part des manifestants qui ont brandi des drapeaux d’alQaida à la place. A Qasqas, région de la banlieue de Beyrouth, à Naameh à l’entrée du Sud, à Abdeh (Akkar, nord) et à Saadnayel (Békaa de l’ouest), des sympathisants avec elAssir ont également bloqué les routes principales.
Il est clair que le cheikh d’Abra fait pression sur l’armée pour annuler les mesures sécuritaires imposées sur ses activités provocatrices. Celui-ci n’a pas manqué d’appeler les musulmans de par le monde à manifester devant les ambassades libanaises en solidarité avec lui !
Malgré toute cette propagande mensongère et cette mobilisation inutile, la prise d’assaut n’a pas eu lieu, « l’armée n’envisageait point de le faire et ne le fera jamais quelles que soient les circonstances », ont assuré des sources sécuritaires et militaires au quotidien alAkhbar.
Le deuxième épisode de ce feuilleton dont elAssir est sans doute l’acteur principal s’est déroulé mardi après minuit à Haret Saïda, proche de la ville.
ElAssir a délégué certains de ses partisans pour provoquer la population, mais ceux-ci ont été expulsés par les jeunes du quartier.
Immédiatement, elAssir a convoqué ses partisans et leurs armes, mais cette fois, sous prétexte de faire face « à des convois de voyous armés jusqu’aux dents et appartenant au mouvement Amal qui circulent dans les rues de Saida et menacent les habitants, comme ce fut le cas les 7 et 9 mai 2008 ». Mais les rues de Saida sont restées vides !
ElAssir : une menace électorale du courant du Futur
A l’issue d’une séance religieuse tenue mardi soir, l’imam de la mosquée ben Rabah a révélé que tous les partis politiques à Saida, dont le Courant du Futur, préparent une pétition pour exiger la fermeture de sa mosquée.
Rappelant le mouvement de protestation des comités économiques à Saida contre les activités de son groupe, elAssir s’en est pris avec virulence au courant du Futur, menaçant de divulguer un grand nombre de ses scandales tenus en secret et assurant qu’il était prêt à nuire au « parti bleu » surtout dans les prochaines élections !