Selon lui, les dangers ne disparaissent pas mais changent de visage
Le chef d'état-major israélien, le général Beni Gantz a évoqué lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence annuelle de Herzliya en Israël, les menaces qui guettent l’entité sioniste en cette période critique que traverse la région.
Il a souligné que « la situation en Syrie est très dangereuse et que le Liban est une bombe stratégique qui peut exploser à tout moment ».
Le général Gantz a noté lors d'une séance intitulée «défis de la sécurité nationale d'Israël» que « les risques d’un déclenchement d’une guerre totale dans un avenir proche sont minces, mais que les chances d’une détérioration de la situation sont très élevées ».
Et de poursuivre : « Les événements évoluent rapidement et se détériorent dangereusement : chaque semaine, un incident éclate et se termine de manière différente élevant le risque d’embrasement de la région ».
Le haut-responsable militaire israélien a critiqué les coupes prévues dans le budget de la défense israélienne suite aux coupes américaines imposées au Pentagone à cause de la crise économique.
Il a souligné que « l'armée n'est pas un investissement à risque, car ce n’est pas une institution à but lucratif, elle ne gagne rien en échange de ces aides à l'exception des investisseurs privés qui font leurs propres profits ».
Et d’ajouter : «nous ne devons jamais permettre à ce que notre armée se rouille, qu’elle soit mal entraînée et qu’elle perde confiance en elle-même ».
Il a précisé que « la décision de définir les charges égales et les moyens pour moderniser l’armée est une décision politique et non militaire », indiquant que « cette question est un point de divergence dans le processus de formation du gouvernement israélien ».
Quant à la crainte de l'éclatement d’une guerre totale, il a noté que «les chances d’une telle guerre dans un avenir prévisible sont faibles, mais les chances de détérioration sont très élevées ».
«Si nous sommes sûrs d’une chose durant ces deux dernières années, c'est que rien n'est sûr et certain, pas même en Egypte où les Egyptiens ne sont pas sortis de leur révolution. Les fronts de la veille ont changé, ceux qui sont connus changent aussi alors que de nouveaux fronts occupent une meilleure position que leurs prédécesseurs» .
Gantz a comparé les défis sécuritaires du passé, présent et futur, offrant un tableau inquiétant de l'évolution constante de la définition de l'ennemi et de celle de la menace.
Il a expliqué que les «défis de l'avenir sont plus complexes que ceux du passé, les organisations terroristes opèrent au sein de complexes résidentiels, l’ennemi est mystérieux, il disparaît et réapparaît subitement et il a des capacités mortelles ».
Et donc « les dangers ne disparaissent pas mais changent de visage et nous allons les affronter certainement dans l'avenir » a-t-il noté.
Sur la base de cette description, Gantz estime que «l'armée israélienne doit changer sa stratégie de combat et ses capacités. Car le prochain affrontement sera basé sur la stratégie d’attaque. Chacun des fronts a ses propres caractéristiques et nous sommes obligés de les affronter continuellement, de maintenir notre stratégie d’attaque et de terminer la mission. Nous serons forcés de déployer plus d’efforts afin de protéger nos citoyens. Pour ce faire, nous devons développer les capacités de notre renseignement, de notre mouvement et de notre manœuvre. Il est vrai que nous sommes préparés à la guerre contre une armée régulière, mais quand il faut être décisif, il faudra ramper vers les collines de la bande de Gaza, en passant par les immeubles de la Cisjordanie » …
Gantz a noté la naissance d'un nouveau type de guerre quand il a parlé de la guerre cybernétique.
«Alors que nous nous réunissons, nous sommes attaqués par des dizaines de pays dans le monde sur le front du cyber et nous sommes forcés d'y faire face aussi » a-t-il expliqué.
Le chef d’état major israélien a évoqué les menaces régionales en particulier la menace iranienne. Il a précisé que «la situation en Syrie est exceptionnellement instable et dangereuse. Certes la perspective d'une guerre avec les Syriens est faible, mais les organisations terroristes qui luttent contre al-Assad peuvent voir en nous un futur défi. Et les énormes capacités stratégiques dont jouit l'armée syrienne pourraient tomber entre les mains des organisations terroristes ».
Quand Gantz a évoqué la situation au Liban, il a opté pour la prudence, estimant que le «raisonnement géostratégique que nous avions en ce qui concerne le Liban et la Syrie s’est écroulé du fait de la guerre syrienne, et le Hezbollah est à ce stade encore en état de dissuasion depuis la seconde guerre du Liban».
Et de poursuivre :« malgré un certain calme relatif, des escalades stratégiques risquent d’éclater à tout moment ».
Il a ajouté qu’ « au cours des sept dernières années, nous avons joui d’un certain calme et nous serions heureux si la situation continue ainsi. Mais si un changement surgit nous saurions comment opérer de manière extrêmement efficace à la fois contre le Hezbollah ou l'État libanais qui doit assumer la responsabilité de son territoire ».
« Si la situation explose, je préfère être un citoyen israélien et non libanais » a-t-il menacé.
En ce qui concerne la bande de Gaza, le chef d'état-major israélien a déclaré qu'une distinction doit être établie entre les déclarations enflammées et le travail paisible.
Et de conclure : « Quatre mois après l’opération "Colonne de nuages" il apparaît que tous les objectifs de l'opération ont été atteints ainsi la dissuasion et calme sont instaurés. Mais si la situation change, nous sommes prêts à opérer aussi longtemps que la situation l'exige pour avoir un effet dissuasif. En ce qui concerne la Cisjordanie, les soldats de Tsahal et les services de sécurité du Shin Bet remplissent leur mission pour maintenir le calme et permettre aux politiciens de rendre des décisions concernant leurs politiques ».