un mouvement salafiste égyptien appelé «Ahrar» a menacé d’encercler l’ambassade du Liban au Caire en signe de solidarité avec al-Assir.
Le cheikh intégriste Ahmad al-Assir a fait monter la tension dans les principales villes du pays, en appelant, mardi soir, ses partisans à se mobiliser sous prétexte que la mosquée Bilal ben Rabah, où il réside à l’Est de Saïda, est encerclée par l’Armée libanaise et risque d’être prise d’assaut. Ce que l’armée a catégoriquement démenti, affirmant qu’une voiture dotée de plaques d’immatriculation falsifiées, au volant de laquelle se trouvait cheikh Assem el-Arifi, un proche d’al-Assir, a été arrêté à un barrage de la troupe.
Une version confirmée par le quotidien As-Safir, qui rapporte que l'armée a voulu procéder à l’arrestation d’el-Arifi, mais des partisans d'al-Assir ont toutefois empêché cette arrestation et permis au cheikh de trouver refuge dans l’enceinte de la mosquée.
Après son appel lancé via les réseaux sociaux, des dizaines de partisans du cheikh intégriste ont bloqué des rues à Beyrouth, à Tripoli et dans la Békaa pour «briser le blocus» de la mosquée. A Beyrouth, le rassemblement s’est déroulé dans la région de Kaskas.
Des coups de feu intermittents ont été tirés pendant le mouvement de protestation, notamment à Tripoli et à Beyrouth. Au bout de deux heures, les militants sont rentrés chez eux, sans incidents majeurs.
Selon des observateurs, en provoquant ces incidents, cheikh al-Assir a voulu vérifier la capacité de mobilisation de ses partisans et tester la réaction de l’armée et des services de sécurité. Il s’agissait, en quelque sorte, d’une répétition générale en prévision d’une action d’envergure que le cheikh menace de lancer pour «libérer le Liban de l’hégémonie iranienne».
Des sources de Saïda indiquent cependant que le chef-lieu du Liban-Sud est resté indifférent aux appels d’al-Assir et à ses tentatives d’exacerber les tensions communautaires entre sunnites et chiites. Aucun rassemblement significatif n’a eu lieu dans cette ville, pourtant considérée comme le fief du cheikh intégriste.
Un partisan d’al-Assir a tenté de provoquer un incident dans la région mixte (sunnite-chiite) de Haret Saïda, mais il a été expulsé par des jeunes du quartier. Al-Assir a ensuite demandé à ses partisans de descendre en armes dans les rues, sous prétexte de la présence «de chabbiha armé du Mouvement Amal qui terrorisent les habitants». Mais personne n’a répondu à son appel et les rues de la ville sont restées calmes.
Selon des sources bien informées, les notables, les commerçants et les habitants de la ville sont mécontents du mouvement subversif lancé par le cheikh intégriste. Ils affirment que l’activité économique de la ville roule au ralenti à cause de la tension et de la peur entretenues par l’orateur intégriste de la mosquée Bilal ben Rabah.
Ils projettent de lancer, dans les jours qui viennent, un contre-mouvement de protestation contre les actions d’al-Assir, pour préserver la paix civile et la coexistence entre les différentes communautés.
Par ailleurs, un mouvement salafiste égyptien appelé «Ahrar» a menacé d’encercler l’ambassade du Liban au Caire en signe de solidarité avec cheikh al-Assir, au cas où les autorités libanaises «ne lèvent pas le blocus» imposé au à Assir.