Ce gouvernement "n’a pas de baguette magique pour résoudre les problèmes de la pauvreté et du chômage qui se sont accumulés pendant trois décennies (...)".
Le Premier ministre tunisien Ali Larayedh a jugé mercredi, jour de son investiture, que le terrorisme et les violences sociales menaçaient la sécurité de son pays, résumant la gravité des défis sécuritaire et économiques auxquels son cabinet sera confronté.
Son investiture par l'Assemblée nationale constituante (ANC) a d'ailleurs coïncidé avec le décès d'un jeune vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu la veille à Tunis.
"Le danger principal pour la sécurité nationale est le terrorisme, que ce soit celui venant de l'étranger (...) ou celui qui peut provenir de l'intérieur. Je veux dire par terrorisme un groupe organisé qui utilise la violence et les armes contre les individus ou pour prendre le pouvoir", a-t-il dit dans un bref entretien à l'AFP.
M. Larayedh, ministre sortant de l'Intérieur, a aussi estimé qu'une autre menace était "la violence sociale alimentée par la politique", alors que la misère est à l'origine de nombreuses manifestations, dont certaines dégénèrent en violences ou sont réprimées brutalement.
Il a à ce titre dit viser la création de 90.000 emplois en 2013 pour apaiser les tensions et faire baisser le chômage (17%). M. Larayedh a aussi regretté une nouvelle fois le décès d'Adel Khazri, le marchand à la sauvette qui s'est immolé et sera enterré jeudi à la mi-journée.
Quelques heures plus tôt, le gouvernement avait prêté serment à la présidence, et la passation de pouvoir aura lieu jeudi après-midi, soit près d'un mois après la démission le 19 février du Premier ministre Hamadi Jebali.
Le président Moncef Marzouki, s'adressant aux ministres de cette coalition regroupant les islamistes d'Ennahda, deux partis laïques et des indépendants, a aussi mis l'accent sur le désespoir des jeunes face à la misère et au chômage.
Ce gouvernement "n'a pas de baguette magique pour résoudre les problèmes de la pauvreté et du chômage qui se sont accumulés pendant trois décennies (...) mais il a une volonté inébranlable pour affronter ce tsunami de problèmes", a-t-il dit.